Bobine 1, No 4

Collection : Claudine Rioux
Transcription : Claudine Rioux
Informateur : Homme, 24 ans
Lieu : Saulnierville, N.-E.
Date : le 1er mars 1982

Le vieux Jérome (l’homme au mystère)

Le vieux Jérome, ce n’est pas nécessairement vieux. Il avait été découvert, une journée sur la plage du cap, c’est au cap qu’il avait été découvert. Il avait vécu, plus tard à la Mavillette. Ce qu’il était arrivé, un matin un pêcheur fut pour sortir avec le bateau, juste au début de la pêche au homard, parce que la pêche à homard débute tard dans l’automne. Comment-est-ce qu’un homme avait pu survivre dans la mer à cause qu’elle était vraiment froide dans ces temps-là. Vraiment bizarre, puis il l’avait découvert sur la plage quasiment pas d’habits sur lui. Puis il s’était demandé comment-est-ce que ça se faisions qu’il s’était rendu là, c’est parce que dans la nuit d’habitude si les bateaux passions par là quelqu’un qui l’aurait vu parce que les pêcheurs ça se couchent très tôt et ça se lève tôt le matin aussi. Puis il y avait personne qui avait rien vu, même les jeunes qui se couchaient très tard avaient rien vu. Puis les pêcheurs se lévions vers 3-4 heures aurions vu puis les jeunes qui se couchions vers 2-3 heures ont rien vu non plus. Ils se posions les questions d’où est-ce qu’il venait sur la plage il était là une belle journée. Il parlait juste pas, ils posions des questions; c’est quoi ton nom? D’où est-ce que tu viens? Ils avions même amené du monde qui parlait l’espagnol, pour lui demander, d’autres langues, l’allemand, toutes les différentes langues; Belge, Hollandais, rien, il ne répondait juste pas. Puis le monde trouvait ça vraiment bizarre. Ils pouvions pas comprendre d’où est-ce que cet homme venait, c’était vraiment… C’était un homme qui était vraiment gentil et il faisait jamais de trouble, jamais dans le chemin à personne. Ils avions trouvé une maison à rester avec une vieille qui était toute seule. Ça faisait pas longtemps que son homme était mort, puis elle était vraiment vraiment (comment est-ce que je dirais ça elle s’ennuyait beaucoup de son homme). So ils avions demandé si à prendrait le Jérome pour le prendre garde. Elle ça lui faisait de la compagnie, quelqu’un à vivre avec, la maison aurait pas été vide, elle l’avait pris. Elle avait des enfants mais ils étaient plus vieux. So ils restaient sur le bord de la plage. Il allait à tous les jours sur le bord de la plage, il marchait, il passait quasiment toute sa journée à marcher sur le bord de la plage, il montait il descendant il montait il descendait, le soir il s’en allait, le jour si la vieille avait besoin de quelque chose dans la maison, ils avions point besoin de lui dire. Comme des temps elle essayait de faire quelque chose là elle y allait puis une fois qu’elle revenait c’était tout fini. C’était tout fait, fendre du bois, rentrer le bois, si une porte était massacrée il était là, elle est arrivée elle savait que s’était lui qui l’avait fait parce qu’il avait personne d’autre. Tout le temps tout était de même le monde restait bafoué. Ils avions écrit, dans ce temps là ils écrivaient au port de Yarmouth pour demander si il y avait des bateaux qui avions passé dans le détroit telle et telle date, ils aurions dit oui qu’il y avait tel bateau et ça ils savions ils avions contacté Halifax, ils avions découvert que c’était le bateau qui était passé. Puis là ils avions fait tous les démarches à essayer de découvrir sur chaque bateau à telle date si ils avions perdu un homme. Ils avions jamais rien reçu, les bateaux non, non, non ils disions rien. Ce que le monde peut-être se demande c’est comment est-ce qu’il était venu à avoir le nom de Jérome, c’était la seule chose qu’il disait ils demandions qu’est-ce que c’est ton nom, puis à force de lui demander finalement il le disait, c’est la seule chose qu’il avait dit dans tout le temps qu’il était sur la plage «Jérome», il avait pas dit plus ou moins juste Jérome, au moins il a dit Jérome. Peut-être maintenant on a le temps de le faire parler et qu’on est mieux de pas trop le pousser peut-être qu’on aura plus de résultat. Jamais qu’ils avions plus de résultat, la seule chose qui restait Jérome, mais à certains moments donnés tout le monde allait sur la plage et ils voyions qu’il avait toujours un bâton dans la main. Puis tous les… de temps à autres une fois qui marchait il arrêtait on croyait qu’il barbouillait sur le sable. Une bonne journée, un jeune qui avait été juste pour marcher avec, pour passer le temps, le monde croyait qu’il s’ennuyait peut-être so certains y allions marcher avec, ils faisions de la compagnie. Puis le jeune une fois, puis c’était quand même gros ce qu’il avait écrit c’était au moins 2 pieds par 4 pieds, c’était assez gros grand, il avait passé sa main dans le sable et ça s’efface toute. Puis le jeune se demandait qu’est-ce qu’il avait écrit, juste en faisant mention de rien il lui pose la question : qu’est-ce que vous écrivez qu’est-ce qui était écrit dans le sable là, rien, rien savoir. Le monde se demandait pourquoi il allait sur le bord de la plage, il faisait juste de s’asseoir, puis il regardait la mer, puis il regardait pour des journées, regardait la mer juste de regarder au large du cap Ste-Marie au cap comme on l’appelle nous autres, c’est là que le Digby Neck fini puis la baie Ste-Marie, puis une fois qu’elle finit tu rentres dans la baie de Fundy. La baie de Fundy est quand même assez grande, une cinquantaine de milles de large, puis là faisions 55 milles de large, il s’assoyait pour la journée puis il pouvait bien voir. Puis ils avions jamais découvert qu’est-ce qu’il faisait, si il a toujours resté de même. Il allait regardait, il marchait, il s’en revenait, jamais qu’il y a eu rien de plus qui a été découvert de lui. Il était nommé «l’homme du mystère de Clare», il est mort, ils ont calculé qu’il avait 65-70 ans vieux mais ils pouvions jamais être sûr, ils savions qu’il était Jérome, mais il parlait pas, plus que ça. Il avait jamais dit quel était son âge, rien, so en réalité il vivait sur la charité du monde, mais le monde le trouvait assez fantastique et si intéressant rien qu’à penser, il y a un mystère, on va essayer de le découvrir, de le faire parler. Le monde allait le voir et amenait des cadeaux, amenions des habits, pour qu’il ait quelque chose à porter, tous les moyens imaginables avaient été essayés pour le faire parler. Il y en a qui disions que pour le faire parler ça prendrait différentes choses, il y en a d’autres qui disaient non juste de lui donner du temps, d’être ami, ainsi de suite, il viendrait à être ami avec nous autres, jamais il n’y a rien qui a fonctionné. Il avait une particularité quand même, il aimait beaucoup les enfants, il était souvent avec les enfants, les vieux, le monde âgé venait pour le voir ils devenions des amis avec, ils restaient avec, ils parlions des temps, il baissait la tête faisait signe que oui, des temps il s’élevait les épaules, des temps il faisait du bruit pour dire non qu’il n’était pas d’accord, ils changions de sujet. Mais avec les enfant il était tellement aimable, il s’amusait il construisait des petits bateaux, so ils avions calculé qu’il était probablement matelot ou s’il était quelqu’un qui voulait sauver quelque chose, ça demeurait ça, mais les enfants l’aimaient beaucoup, parce qu’il leur faisait des petits bateaux. Il est mort aussi mystérieusement qu’il avait arrivé il était arrivé un bon matin puis il s’était en allé…

Source: Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, Archives de folklore, Collection Claudine Rioux, Bobine 1 no 4, Homme de 24 ans, "Le vieux Jérome (l'homme au mystère)," Claudine Rioux, 1 mars 1982.

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