Aurore — Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Le Soleil 7 mai 1920, p. 16

GAGNON ET REMILLARD EN ROUTE POUR LE PENITENCIER ST-VINCENT-DE-PAUL

Avant son départ Télesphore Gagnon est allé voir sa femme au cachot où elle attend là le moment de sa pendaison—Le défenseur de la femme Gagnon n’a pas présenté de motion ce matin

Y AURA-T-IL APPEL AU SUJET DE LA CHARGE DU JUGE PELLETIER?

Le terme d’avril, des assises criminelles, a été régulièrement déclaré clos, ce matin, à 10 heures par l’hon. juge L.-P. Pelletier et les autres causes sur le rôle qui n’ont pas encore entendues sont continuées au prochain terme qui s’ouvrira le 1 juin. […]

LE CAS DE MARIE ANNE HOUDE

Ce matin, a l’ouverture de l’audience, une application devait être faite par Mtre J.-N. Francoeur, C. R. défenseur de la femme Marie Anne Houde, épouse de Télesphore Gagnon, de Ste-Philomène de Fortierville, pour demander le droit d’en appeler de la charge du juge en faveur de sa cliente qui a été condamnée à être pendue le 1er octobre prochain, mais l’hon. juge Pelletier a déclaré que Mtre Francoeur l’avait avisé qu’il n’avait pas d’application à faire pour le moment.

C’est-à-dire que pour le moment l’affaire se trouve suspendue, mais il est probable que plus tard une motion sera faite pour aller en appel.

EN ROUTE POUR ST-VINCENT DE PAUL

Télesphore Gagnon, condamné au pénitencier pour la vie par l’hon. juge Désy après avoir été trouvé coupable d’homicide involontaire pour la mort de sa fille Aurore et Roméo Rémillard, de Bienville, également trouvé coupable d’homicide involontaire en rapport avec la mort du lieutenant Lucien Morrissette, du 22ème bataillon, et condamné lui aussi au pénitencier pour le reste de ses jours, sont partis ce matin à 8h.50, par le Pacifique Canadien pour le pénitencier de St-Vincent de Paul où ils purgeront leur sentence.

Avant son départ de la prison, Télesphore Gagnon a eu une entrevue avec sa femme Marie-Anne Houde, sur la surveillance du gouverneur de la prison M. J.-B. Carbonneau.

Gagnon et sa femme ont causé assez longuement s’encourageant mutuellement par des conseils.

La femme Gagnon a pleuré à plusieurs reprises, mais la scène n’a eu rien de remarquable.

Le mari et la femme se sont parlé à travers les barreaux de la cellule comme le veulent les règlements de la prison.[…]

Source: "Gagnon et Rémillard en route pour le pénitencier St-Vincent-de-Paul," Le Soleil (Québec), mai 7, 1920.

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