Aurore — Le mystère de l'enfant martyre
   
 
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COUR DU BANC DU ROI. )
) Siégeant à Québec le 20 avril,1920.
JURIDICTION CRIMINELLE )
PRESENT: L'Honorable Juge L. P. Pelletier.
LE ROI.
- vs -
MARIE-ANNE HOUDE.
Sur accusation de meurtre.
PREUVE DE LA PART DE LA COURONNE IN-REBUTTAL.
DOCTEUR WILFRID DEROME, de la Cité de Montréal, médecin, âgé de 42 ans, étant dûment assermenté sur les Saints Evangiles dépose ainsi qu'il suit:
INTERROGE PAR MTRE FITZPATRICK DE LA PART DE LA COURONNE.

Q. Docteur Derome vous êtes médecin légiste à Montréal ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. Chef de laboratoire des recherches médico-légales ?

R. Oui ,Monsieur.

Q.,Professeur à l'Université Laval ?

R. Oui.

Q. A l'Université de Montréal ?

R. Oui.

Q. Vous avez étudié en France n'est-ce-pas ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. Vous êtes membre de la société des médecins légistes de France ?

R. Membre correspondant Monsieur.

Q. Maintenant Docteur vous avez entendu si je me souviens bien pratiquement la preuve n'est-ce-pas ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. En cette cause-ci ?

R. Oui, A part de la preuve médicale, celle du Docteur Marois seulement mais j'ai lu son rapport.

Q. Vous avez entendu la preuve ?

R. Oui.

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Q. Vous avez entendu lire la question hypothétique qui a été posée au Docteur Brochu cematin par Mtre Lachance ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. Vous avez examiné l'accusée à la prison avec certains de vos confrères ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. Maintenant Docteur quelles sont les conclusions en autant que l'état mental de l'accusée est concerné ?

R. Ma conclusion est que les actes reprochés à l'accusée ne peuvent être implicables à la folie.

TRANSQUESTIONNE PAR MTRE FRANCOEUR DE LA PART DE L'accusée.

Q. Vous n'avez aucun doute là-dessus Docteur ?

R. Non ,Monsieur.

Q. Pourq uoi ?

R. Parce que comme l'a expliqué toute à l'heure le Docteur Brochu, je ne dirai pas mieux qu'il a dit mais je vais le répéter,---- c'est que en apparence ses actes sont extraordinaires et pourraient être impliqués à la folie, il faut qu'ils soient corroborés, et il fa ut qu'on trouve dans le passé de son existence des actes analogues ou qui se rapprochent de ces actes là.---- je ne dirai pas tout analogues mais enfin des actes qui correspondent et qui montre cette tendance, une tendance chez cette personne à des actes pervers. Nous n'avons pas constaté ça dans l'examen qu'on a fait. Il n'y en a pas eu devant la Cour à ma connaissance de sorte que ces actes isolés ne peuvent pas constituer par eux-mêmes la preuve d'aliénation mentale quelle qu'elle soit.

Q. Etes vous en état de jurer qu'au moment où l'accusée a commi les actes d'atrocité relatés dans la question hypothétique posée par le Procureur de la Couronne et par les constatations que vous avez faites vous même, que l'accusée

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au moment où elle a commis ces actes jouissait de ces facultés mentales suffisemment pour en connaître la portée et pour en être responsable ?

R. Oui ,Monsieur je pense qu'elle en connaissait la portée jusqu'au point d'en être responsable.

Q. Pouvez-vous le jurer ?

R. Oui ,Monsieur.

Q. Vous allez plus loin que le Docteur Brochu ?

R. Je n'ai pas d'objection.

Et le témoin ne dit rien de plus.

La Couronne déclare son enquête in rebuttal close.

Enquête close généralement.

Source: ANQ, TP 999 1960-01-3623, 1B 014 01-04-004B-01, Cour du banc du roi, assises criminelles, district de Québec, Déposition du Dr Wilfrid Derome, procès de Marie-Anne Houde pour meurtre, avril 20, 1920, 3.

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