Aurore — Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Le Devoir 19 avril 1920, p. 3

LE PROCES DE LA FEMME GAGNON

UN RAPPORT DONT ON SE PLAINT — TEMOIGNAGES DE MEDECINS — TELESPHORE GAGNON.

Québec, 19. — (D.N.C.) — A l'ouverture de la Cour d'assises ce matin, M. Fitzpatrick, avocat de la Couronne s'est plaint d'un article de la Presse reprochant à la Couronne de n'avoir pas fait son devoir dans la cause de la femme Gagnon.

M. Fitzpatrick a démontré que la Couronne n'a rien négligé et que le juge Pelletier a exprimé l'espoir que la Presse rétractera.

Sur ce M. Francoeur a déclaré qu'il regrettait de n'avoir pas demandé l'exclusion des journalistes. Il a reçu des lettres de menaces, et il se trouve, dit-il, des gens qui disent que les avocats de la défense devraient être lynchés avec l'accusée. Il croit que l'opinion publique est préjugée.

M. Francoeur a déclaré que la défense ne retire pas son plaidoyer de non culpabilité mais y ajoute celui de folie.

On a commencé ensuite à entendre les médecins, ce qui a fait dire au juge Pelletier: "La bataille commence".

Le Dr. Fortier a déclaré que l'examen de l'accusée a révélé qu'elle souffre d'une maladie de rein, d'anémie et d'hypertrophie. Il la considère malade mais non en danger.

Le Dr Marois diffère un peu d'opinion. Il ne croit pas qu'on puisse dire qu'elle souffre d'affection rénale. L'accusée, dit-il, souffre d'anémie, ce qui s'explique par les évènements qui se sont passés en ces derniers temps.

Le mari de l'accusée, Télesphore Gagnon a été entendu et après avoir demandé la protection de la cour, car il est lui-même accusé de meurtre, il a déclaré que sa femme devenait parfois maligne et acariâtre. Il y a deux ans qu'il est marié.

Source: Correspondant Le Devoir, "Le procès de la femme Gagnon," Le Devoir (Montréal), avril 19, 1920.

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