Aurore — Le mystère de l'enfant martyre
   
 
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CANADA,
PROVINCE DE QUEBEC,
DISTRICT DE QUEBEC,

Cité de Québec.

BUREAU DE LA PAIX.

(Instruction préliminaire)

- 19 -

L'interrogatoire DU DOCTEUR ANDRONIC LAFOND, de St-Jacques de Parisville,------------------

pris sous serment ce vingt-quatrième ---- jour de février, -----dans l'année de Notre Seigneur mil neuf cent vingt, ----- dans la Cité de Québec, dans le district susdit, devant le soussigné, Juge des Sessions de la Paix, dans et pour la Cité de Québec, en présence de l'accusé Télesphore Gagnon.

Interrogé par Mtre.Arthur Fitzpatrick, Substitut du Procureur Général:-

Q. Docteur, vous êtes médecin pratiquant à St-Jacques de Parisville depuis combien d'années?

R.Depuis 1910.

Q. Et vous êtes reçu médecin depuis quand?

R.Depuis 1910.

Q. Avez-vous été présent lors de l'autopsie que le docteur Marois a faite sur le cadavre d'Aurore Gagnon?

R. Oui monsieur.

Q. Vous avez entendu le témoignage que le docteur Marois a rendu sur l'état du cadavre, les blessures qu'il a constatées sur le cadavre?

R. Oui monsieur.

Q. Pouvez-vous me dire si vous êtes en mesure de corroborer le témoignage du docteur Marois?

R. Oui monsieur.

Q. Vous avez entendu aussi ledocteur Marois exprimer son opinion sur les causes des blessures qu'il a constatées sur le corps de la défunte; voulez-vous dire si vous êtes en mesure de corroborer le docteur Marois sur ces points-là aussi?

R. Oui monsieur.

Q. Docteur, pour préciser davantage, avez-vous constaté certaines blessures, sur les pieds, à la cheville des pieds, ou les
poignets,et les mains?

- 20 -

R. J'ai remarqué certaines blessures sur les pieds, sans doute, les blessures qu'il y avait.

Q.Mais plus spécialement celles que vous avez constatées sur les mains et les poignets, et les pieds, voulez-vous nous dire si vous êtes de la même opinion, que ces blessures ont dû être causées par le fait que la défunte a été ligotée?

R. Oui monsieur.

Q. Maintenant, docteur, est-ce vous qui desservez comme médecin la paroisse de Ste-Philomène, où habite l'accusé?

R. Oui monsieur.

Q. Voulez-vous nous dire si pendant les mois qui ont précédé la mort de la défunte,vous avez été appelé, comme médecin, pour traiter l'enfant de l'accusé, qui est morte?

R. Non Monsieur.

Q. En aucun temps?

R. Non monsieur, j'ai été demandé le jour de sa mort, le 12 de février, par Madame Gagnon.

Q. Vous êtes-vous rendu chez l'accusé?

R. Oui monsieur.

Q. Etiez-vous seul?

R. Il y en avait d'autres de rendus; il a fait demander le curé de la paroisse, et M.Mailhot qui conduisait le curé.

Q. M.Mailhot est un juge de paix?

R. Oui monsieur.

Q. Avez-vous pu examiner le corps de l'enfant?

R. Oui monsieur.

Par le Juge:-

Q. L'enfant était-elle morte?

R. Non, c'était le matin, et elle est morte le soir.

- 21 -

Q.Est-ce que l'enfant avait sa connaissance quand vous êtes arrivé chez l'accusé?

R.Non monsieur; elle était sans connaissance.

Q? Est-ce que sa belle-mère était là?

R. Oui monsieur.

Q. Est-ce que son père était là?

R. Non, le père était absent.

Q.Dans l'état où vous avez trouvé la défunte, docteur, est-ce qu'il y avait moyen de faire quelque chose pour elle?

R. Non monsieur, il n'y avait rien à faire.

Q. Avez-vous fait certaines observations à la mère?

R. Non monsieur, riendu tout.

Q. Il n'y avait pas moyen de rien faire?

R. Non monsieur, il n'yavait rien à faire.

Q. Quand vous avez vu la défunte, est-ce qu'elle était en haut ou en bas de la maison?

R. Elle était dans le bas de la maison.

Q. Savez-vous personnellement, où était sa chambre, d'habitude?

R. Non monsieur.

Q. Avez-vous posé certaines questions aux membres de la famille au sujet de l'état de l'enfant?

R. Non, je voyais qu'il n'y avait plus rien à faire.

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L'Hon.J.N.Francoeur, C.R., déclare qu'il ne désire pas transquestionner le témoin.

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La présente enquête est ajournée à deux heures et demie cet après-midi, 24 février 1920.

Source: ANQ, TP12, S1, SS1, SSS1, 1960-01-357605, 3C 030 03-07-001B-01, Cour des sessions de la paix, matières criminelles, greffe de Québec, Déposition du Dr Andronic Lafond, enquête préliminaire de Télesphore Gagnon, février 24, 1920, 3.

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