Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

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EUGENE LEMAY, de Fortierville, cultivateur, agé de 25 ans.

EXAMINE PAR ME LACHANCE C. R. DE LA PART DE LA COURONNE:

Q. Vous demeurez à Ste Philomène?

R. Oui.

Q. Etes vous marié, là?

R. Oui.

Q. Avez vous eu l'occasion d'aller chez Teslesphore Gagnon, l'an dernier, au mois d'août, en particulier?

R. Oui.

Q. Vous rappelez vous quel jour de la semaine?

R. C'était un dimanche.

Q. Qui était dans la maison, lorsque vous êtes allé là?

R. Monsieur Gagnon et sa femme.

Q. Les enfants étaient-ils là?

R. Les enfants étaient là, oui.

Q. Entre autre, Aurore était-elle là?

R. Aurore était là aussi.

Q. Où était Aurore quand vous êtes arrivé là, vous?

R. Quand je suis arrivé, le dimanche après midi, aurore était dehors, elle a entré après que j'ai été arrivé, et le dimanche soir, quand j'y ai été, elle était dans la maison, elle était dans son lit.

Q. Maintenant, avez vous remarqué quelque chose quand vous avez vu venir Aurore?

R. J'ai remarqué qu'elle avait un pied bien enflé, qu'elle boitait.

Q. Etait-elle chaussée, comment, nu pieds?

R. Elle était nu-pieds.

Q. Et alors, qu'est-ce qui s'est dit là?

R. Là, ils ont dit que c'était un petit garçon, deux petits garçon du village qui l'avaient estropiée, qui lui avaient jeté une roche sur le pied.

Q. Qui a dit ça?

R. Je me rappelle pas, je suis pas certain si c'est madame ou lui, M. Gagnon, dans tous les cas, ils étaientprésents tous les deux.

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Q. Continuezmaintenant, qu'est-ce qui s'est dit, à part de ça?

R. Ils ont dit que c'étaient les petits garçons là qui l'avaient estropiée et puis ensuite, moi, je leur ai conseillé de voir le médecin pour ça.

Q. Vous leur avez conseillé de voir le médecin pour ça?

R. A cause que je trouvais qu'elle avait le pied bien enflé Et puis, là-dessus, ils m'ont dit qu'ils allaient le voir; et le soir, j'ai retourné, ils ont dit qu'ils avaient vu le médecin.

Q. Vous êtes retourné le soir aussi ?

R. J'ai retourné le soir.

Q. Etaient-ils encore tous les deux, Gagnon et sa femme?

R. Ils étaient encore tous les deux.

Q. Avez vous vu Aurore, là?

R. Le soir, j'ai pas vu Aurore.

Q. Où était-elle?

R. Elle était....

Q. Savez vous où elle était?

R. Elle était dans une chambre à coucher, nous autres,, nous autres, on était dans la cuisine.

Q. L'avez vous entendu parler?

R. Je l'ai entendu parler quelques fois. Sa mère, elle était dans la chambre,elle lui parlait, elle disait qu'elle avait mal au coté.

Q. Maintenant, a-t-il été question de la part de Gagnon et de sa femme, du caractère de l'enfant, là?

R. Il en a été question, là, ils ont parlé, ils disaient que l'enfant était bien dur, qu'ils l'avaient corrigée avec un fouet à cheval et un manche de hache.

Q. Maintenant, avez vous fait quelques réponses ou observations là-dessus, vous?

R. Là-dessus, je lui ai dit que c'était pas avec ça qu'ils devaient redresser un enfant, qu'il était un homme assez grand, qu'il devait être capable de corriger un enfant avec d'autre chose qu'avec un manche de hache et un fouet à cheval.

Q. Et qu'est-ce qu'il vous a répondu là-dessus, s'il a répondu quelque chose?

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R. Là-dessus, il m'a dit que l'enfant était bien dure, quand elle méritait pour la corriger, qu'il l'a frappait avec ça, qu'elle pleurait seulement pas.

TRASNQEUSTIONNE PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSE:

Q. Lorsque vous êtes allé là, c'était le dernier dimanche d'août

R. Je me rappelle pas si c'était le dernier dimanche mais je peux me rappeler que c'est à la fin d'août.

Q. C'est cette journée là qu'il a été question de faire venir le médecin, n'est-ce pas?

R. Oui.

Q. Quand vous avez vu l'enfant le matin, le médecin n'était pas venue?

R. Pardon, c'est pas le matin, c'est dans l'après midi.

Q. C'est dans l'après midi?

R. Le médecin n'était pas venu.

Q. Et elle avait le pied enveloppé?

R. Je suis pas certain si elle avait le pied enveloppé quand elle est entrée dans la maison, mais je sais que j'ai vu son pied enveloppé.

Q. Quand vous êtes revenu le soir, on vous a dit que le médeci était venu, l'enfant était dans un lit en bas?

R. Oui.

Q. Et cette conversation au sujet de l'enfant, là et qu'on vous disait qu'elle était dure à corriger, était-ce le père qui parlait ou si c'est sa mère qui disait ça?

R. De ce que je me rappelle bien, c'est le père, ils m'en ont parlé tous les deux, mais le père m'a dit :ça qu'elle était bien dure à corriger.

Q. Est-ce qu'elle a parlé de ses défauts?

R. Je me rappelle pas.

Q. Vous ne vous rappelez pas?

R. ....

Q. La mère n'a pas parlé, en présence de l'accusé, de certains défauts qu'elle avait?

R. Je me rappelle pas de ç

Et le déposant ne dit rien de plus [signature]M.J. Tremblay

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Je, soussigné, sténographe assermenté, certifie que ce qui précède est la reproduction fidèle de mes notes sténographiques: le tout conformément à la loi.

Et j'ai signé .

[signature]M.J.Tremblay
Sténographe officiel

Source: ANQ, TP 9, S1, SS1, SSS999, 1960-01-357\69, 3B 023 03-05-002A-01, Cour du banc du roi, assises criminelles, district de Québec, Déposition de Eugène Lemay, procès de Télesphore Gagnon pour meurtre, n.d., 4.

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