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LE JURY SE REND SUR LA SCÈNE DE LA TRAGÉDIE; IL EXAMINE LA VOITURE-COACH.

Les Doukhobors demandent qu’on leur remette le corps de leur chef, Peter Verigin.

LE JURY DÉLIBÈRE; IL CONVOQUE UN NOUVEAU TÉMOIN.

Chacun des experts témoigne au sujet de la pile sèche; l’enquête se poursuit aujourd’hui.

Après avoir entendu des témoignages tout au long de la journée, le jury qui siège à l’enquête du coroner sur les quatre morts de l’explosion de Kettle Valley mercredi matin dernier a ajourné ses travaux jusqu’à 11 h ce matin. Les membres du jury, après avoir étudié tous les témoignages, ont décidé de faire comparaître d’autres témoins. En conséquence, deux Hindous et peut-être d’autres témoins seront entendus ce matin.
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Le sergent d’état-major Ernest Gammon de la police provinciale a déclaré que c’était M. Griffiths, le commis en chef du poste local, qui lui avait communiqué la nouvelle au sujet de l’explosion à 7 h 30 mercredi matin dernier. L’officier en a par la suite informé le coroner MacKenzie. Il a également contacté le constable Killian de Grand Forks et le sergent d’état-major Fraser de Greenwood.

IL A TROUVÉ LA PILE SÈCHE.

M. Gammon s’est rendu à Farron par le train spécial qui a quitté la ville à environ 9 h 50 et il a vu les décombres de la voiture de première classe. Il restait la structure d’acier. Les boiseries avaient été brûlées. En marchant le long de la voie ferrée, il a remarqué les débris de chaque côté. Sur le rail côté sud, il y avait un petit amas de débris très fins qu’il a supposé avoir été projetés de la voiture. Certains éclats s’étaient logés sous le rail. Il n’y avait là aucune trace sur la terre ou sur les traverses.

Le représentant de la police a montré une partie des débris qu’il avait ramassés. Il s’agissait de petits éclats de bois. Il y en avait partout le long de la voie ferrée. Ils semblaient avoir été projetés du plancher de la voiture-coach.

Sur le côté sud de la voie, il avait ramassé une pièce provenant d'une pile sèche. Elle était à environ 20 pieds, vers le haut du talus. Dans les décombres de la voiture, il a trouvé un autre morceau provenant d’une pile similaire. Il a présenté une partie d'une pile qui a ensuite été examinée par le jury. M. Gammon a déclaré avoir aussi trouvé une horloge à proximité des décombres. Il l’a repérée hors de l’endroit incendié. On en avait déjà parlé dans des articles de journaux. Il y avait quelque chose sur un rouage intérieur qui ressemblait à un petit morceau de fil. Cela n’avait pas encore été examiné par un expert.

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L’explosion a eu lieu au centre de la voiture et la force de l’explosion était dirigée vers le sud. Il y avait quelques saules sur le côté nord de la voie ferrée. On y a retrouvé des morceaux de vêtements et des parties de la voiture. Il a montré un morceau d’un pyjama brûlé qu’il avait trouvé dans ces arbres. On aurait dit qu’il avait pris feu au même moment que l’explosion.

L’explosion avait touché Peter Verigin sur sa gauche. Il a montré une pièce d’une mallette qui avait été retrouvée à 200 pieds de l’explosion. On pouvait suivre la trace des morceaux de cuir brûlés à partir de la voiture jusqu’à la mallette. Tous les morceaux étaient du côté nord de la voiture.

Il ne savait pas où l’horloge avait été initialement trouvée. Il était arrivé tard sur les lieux de l’accident. Elle avait été trouvée dans le feu et placée sur le remblai.

Il s’agissait d’un réveil ordinaire de fabrication italienne. Il n’avait pas été très endommagé par le feu. Le verre avait un peu fondu.

W. M. Rutherford – Si l’explosion avait été causée par l’horloge, celle-ci n’aurait plus de verre?

Chef Gammon – Mon opinion est que si l’horloge avait été utilisée pour déclencher l’explosion, elle aurait éclaté en mille morceaux. Les aiguilles ainsi que toutes les pièces sont en place. Le verre a fondu. Le témoin a déclaré que, selon lui, les tuyaux de chauffage sur le côté sud avaient été plus endommagés que les autres. Il s’agit des tuyaux qui se trouvent au-dessus des réservoirs de gaz. Il y avait de petites marques sur un des réservoirs.

À son avis, en raison de la disposition des débris, l’explosion avait eu lieu au centre de la voiture.

LE CORPS DE CAMPBELL EN MAUVAIS ÉTAT.

Le corps de Campbell a été trouvé à proximité, selon les témoignages qu’il avait entendus. Le corps de l’Hindou avait été trouvé à 60 ou 70 pieds de l’explosion et sur le côté sud de la voiture. Son bras et sa tête avaient été arrachés. On n’avait pas encore retrouvé sa tête et le corps avait été terriblement mutilé.

W. O. Miller a déclaré que les restes de l’Hindou avaient été trouvés à environ 80 ou 90 pieds vers le haut de la colline. Le corps de Campbell avait été trouvé accroché au côté sud de la voiture juste à l’arrière des réservoirs. Il avait vu les deux corps.

Le sergent d’état-major Gammon a déclaré avoir examiné la tuyauterie de gaz, mais pas en détail. Il en savait peu sur l’horloge ou la pile.

LA PILE EST EXAMINÉE.

W. W. Bennett, un électricien de la ville, a été le premier témoin convoqué hier soir. Il a examiné les débris de la pile sèche qui ont été montrés à la cour. Selon lui, il s’agissait d’une pile sèche ordinaire no 6. L’étrange capuchon servait de connexion pour les cellules contiguës comme s’il était utilisé dans le but de former une unité de trois volts. Le capuchon, a-t-il déclaré, formait un puissant contact. Selon lui, deux piles sèches pouvaient déclencher un détonateur.

Il était d’avis que la pile formée en deux cellules était une pile médicale. Les piles étaient faciles à obtenir mais il n’était pas courant qu’elles soient montées comme celle dont il était question. Cette dernière avait été montée dans un but précis. Selon lui, la plaquette de connexion n’avait pas été fabriquée au même moment que la pile. La connexion était faite d’étain ou de cuivre. Si la pile avait été fabriquée en usine, les connexions auraient été en cuivre.

Soit que la personne qui a monté la nouvelle connexion ne savait pas ce qu’elle faisait ou cela avait été monté de façon temporaire. Cette personne s’y connaissait en soudure. C’était une soudure parfaite. Il ne pouvait dire quelle était la marque de la pile. La connexion, telle qu’elle était faite, réduirait l’intensité de l’étincelle. Deux cellules pourraient déclencher de la dynamite. La cellule pouvait être transportée comme pile médicale. Il se pouvait que cela soit une des cinq cellules d’une pile « Hot-Shot ».

Source: "Le jury se rend sur la scène de la tragédie; il examine la voiture-coach," Nelson Daily News, 4 novembre, 1924.

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