Winifred Trainor, lettre à [George?] Thomson, 17 sept. 1917

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Huntsville, Ont.

Cher M. Thomson,

J’ai reçu votre lettre cet avant-midi et je peux vous dire que j’ai eu le plaisir de rencontrer votre sœur Margaret à Toronto le 31 août – ainsi que sa nièce Jessie Harkness et un petit garçon du nom de Charles – et elle m’a questionnée au sujet des $250.00 que Tom a prêté à J. S. Fraser. Je lui ai dit tout ce que je savais à ce sujet et c’est-à-dire que c’était à l’époque, en mai ou juin 1915, où le prêt a été contracté – et en juillet 1915, Tom a acheté un nouveau canot en marronnier, une tente en soie etc. et est parti du lac Canoe pour un long voyage jusqu’à South River vers la fête du Travail. En tout cas, il a dit juste à temps pour envoyer à votre frère qui se mariait un télégramme pour le féliciter. Je ne pense pas que Tom ait acheté son canot à Hville. Les Fraser ont pris les leurs

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ici. J’ai aussi entendu dire qu’à l’époque il tentait de contracter un emprunt en ville et l’agent m’a même demandé si je voulais le financer et j’ai refusé. Ce n’est qu’en juillet 1915 que j’ai su que Tom l’avait financé sinon j’aurais dit non pour lui aussi pas parce c’était trop risqué. Ils lui demandaient aussi $1 par jour pour sa pension alors qu’il aurait pu payer $4 n’importe où ailleurs. Voyez-vous, les Fraser étaient des grippe-sou comme d’habitude mais tout cela leur retombera sur le nez un jour. C’était affreux de la part de Shannon Fraser de facturer des frais de transport pour le cercueil. Quand Tom le jour où il s’est noyé a aidé à dénicher un bateau pour que Shannon le loue. Peu importe, ils finiront bien par le payer un jour. Quant à la bonne foi de Fraser, il n’en a pas. Le garde Mark Robinson le déteste.

Eh bien ce printemps, Tom a dit alors qu’il était chez nous qu’il avait prêté $250.00 à Fraser pour acheter des canots, mais qu’il avait été entièrement remboursé mais petit à petit par contre.

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Encore une fois, si j’avais su, j’aurais pu tous les lui avoir au prix du gros plutôt qu’au détail et Tom aurait fait $50.00 sur la mise de fonds au lieu de rien du tout. Je suppose que Fraser pensait qu’il allait rester en pension jusqu’à l’automne chez eux. Je n’ai pas su le montant avant ce printemps. Quand nous avons soulevé par hasard la situation financière de Shan.

Au sujet du pardessus, je joins un bouton-pression de celui qu’il portait ce printemps. C’était un Mackinaw en lainage écossais vert. Il a aussi acheté le pantalon, les bas et les chaussons Mackinaw qu’il portait, ici ce printemps.

J’ose croire que la meilleure solution serait d’envoyer l’exécuteur chercher ses affaires sous prétexte que la succession les réclame, puisque Shan vendra les choses et gardera l’argent. Les choses que nous avons peuvent être récupérées l’année prochaine quand nous y retournerons. Votre sœur Margaret pourrait m’accompagner un de ces jours.

J’espère que ces renseignements vous seront utiles. Vous pouvez questionner Fraser à ce sujet en disant que vous êtes tombé sur une lettre traitant de cette transaction.

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Je suis vraiment désolée d’avoir brûlé mes lettres qu’il me restait après l’incendie de notre maison. J’en avais une où il disait avoir contrarié les Fraser mais il n’en a pas donné la raison avant l’automne 1915. Encore une fois, Tom n’avait pas de considération pour Martin Blecher.

[...]

Je pense que Mme Fraser verra à ce que vous obteniez tout ce que vous demandez. Je pense que les Fraser ne méritent rien du tout. Il ne fait aucun doute que Tom payait bien sa pension et fournissait du poisson, travaillait, etc. Ses canots peuvent être entreposés au lac sans problème. Tom a labouré et semé leur jardin et a labouré le jardin de Larry Dixon aussi-

Si vous ne voulez pas les choses près de la maison, vous pourriez les envoyer à Annan. Peu importe par quel moyen, pourvu qu’elles ne soient pas à la portée de Shan Fraser. Je suppose que Tom en serait malade s’il apprenait tout cela à présent.

W.T.

[...]

Source: Library and Archives Canada/Bibliotheque et Archives Canada, MG30 D284 'Tom Thomson collection', Vol. 1 File 5, Winifred Trainor, Lettre à [George?] Thomson , 17 septembre 1917

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