Roy MacGregor, « Le grand mystère du lac Canoe », Maclean’s, sept. 1973

Tom Thomson s’est-il noyé – ou a-t-il été assassiné?

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[…] C’est sur les docks en pin du magasin du lac Canoe que j’entends pour la première fois parler de mon premier héros canadien, Tom Thomson – artiste, homme des bois et mystère réunis dans la même personne. Quand j’entrais dans le magasin avec mon père, d’un naturel plutôt songeur, j’entendais parler d’un artiste aussi doué avec la canne à pêche qu’avec la rame et on me montrait souvent le barrage du lac Tea où Thomson aimait pêcher.

Mon grand-père n’en croyait rien. Il connaissait Thomson, vénérait le dur labeur et l’abstinence et croyait que l’artiste était un minable et un lâche. Mais il se souvenait des années 1912 à 1917, une époque où l’art était une chose que les Européens exposaient dans les musées. Un des bûcherons a décrit sa première rencontre avec Thomson à Mark Robinson, le garde forestier en chef de l’époque. « Il avait trois pinceaux à la main, a-t-il dit à Robinson, et un bout de planche et il tamponnait un peu de peinture dessus. Je sais pas ce qu’il faisait. »

- Bien, est-ce que c’est un artiste? a demandé Robinson.

- Un quoi?

- Un artiste.

- C’est quoi, ça?

Ce n’est donc pas étonnant que mon grand-père ne m’ait parlé que du canot chaviré de Thomson et de son corps boursouflé ayant remonté à la surface de l’eau huit jours plus tard. Je suppose qu’il croyait que le sort de l’artiste était ce qu’il méritait pour avoir employé sa vie à mauvais escient. Vivez dans l’insouciance, mourez dans l’insouciance.

À cause de ces différentes influences, Thomson aurait pu demeurer un personnage obscur de l’histoire du parc Algonquin. Il aurait pu, mais la femme mystérieuse de la légende de Thomson était la sœur de ma tante. À Huntsville, à trois pâtés de maison de chez moi, demeurait Mlle Winnifred Trainor, qui fut la fiancée de Tom Thomson. Quand Tom lui a été arraché, elle a consacré le reste de sa vie à errer dans la ville

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comme une âme en peine. Quand elle est morte vieille fille en 1962, à l’âge de 82 ans, des ragots couraient toujours à son sujet. Elle m’aimait bien, me parlait et me donnait des bonbons, tandis que moi j’essayais d’oublier que presque tout Huntsville croyait qu’elle était folle.

C’est Winnie que l’on a accusée d’avoir gardé secrets les plus précieux éléments de la légende de Thomson. Après tout, qui avait été le plus près de lui? Qui pouvait mieux connaître les mécanismes de la pensée intime de l’artiste que la femme qui avait vraisemblablement joué avec lui au jeu du chat et de la souris auquel s’adonnent les amoureux?

[...]

Winnie et Tom se sont rencontrés ici à l’été de 1913. Il était dans le parc pour peindre, elle résidait dans la petite maison de campagne de ses parents sur la pointe nord du lac Canoe. Thomson avait 35 ans lorsqu’il a découvert le parc Algonquin, 39 lorsqu’il y a perdu la vie. On croit que c’est le parc qui lui a inspiré ses toiles les plus célèbres : Rivière du nord, Vent d’ouest, Aurore boréale et Le Pin. Afin de pouvoir peindre, il travaillait comme guide et excellait à ce titre puisqu’il était agile, patient et absolument épris de la nature.

Winnie avait 33 ans lorsqu’ils se sont rencontrés, et tous deux étaient grands et avaient les cheveux foncés, ils formaient un beau couple. Et si Tom Thomson était une énigme pour les bûcherons en 1913, il était sans aucun doute un cadeau du ciel pour Winnie, qui était toujours célibataire passé l’âge de 30 ans. Il ne fait pas de doute qu’ils étaient fiancés. Au cours du printemps ayant précédé sa mort, Tom avait même réservé une cabane pour leur lune de miel.

Malgré la méfiance des bûcherons, Tom était populaire. Il n’avait qu’un seul ennemi connu, Martin Bletcher fils, un Américain de descendance allemande qui s’affichait ouvertement en faveur de l’Allemagne au cours des premières années où le Canada était en guerre, alors que les États-Unis ne l’étaient pas encore. Il passait ses étés au lac Canoe, à boire et à se quereller. Il est plus tard devenu un conscrit réfractaire, lorsque les États-Unis sont entrés en guerre. Beaucoup plus tard, au début des années 1950, il est mort durant son sommeil. Thomson, un pacifiste, a apparemment tenté de s’enrôler mais n’aurait pas été admis parce qu’il avait les pieds plats.

Le 7 juillet 1917, Bletcher et Thomson se sont retrouvés dans la même beuverie dans la cabane d’un guide sur le bord du lac Canoe. Ils se sont disputés au sujet de la guerre et Bletcher aurait dit quelque chose comme : « Ne te mets pas en travers de mon chemin, si tu ne veux pas avoir de problèmes ». Le lendemain, on a découvert le canot de Thomson à la dérive. Une des rames était attachée au canot en position de portage, mais d’une façon négligée, et Thomson était reconnu pour être méticuleux pour ce genre de choses. Sa rame favorite en frêne n’a jamais été retrouvée.

Le 16 juillet, son corps a fait surface, exactement huit jours après la découverte du canot, ce qui est extrêmement inhabituel dans des eaux aussi chaudes. Une ligne à pêche était enroulée autour de sa cheville, mais on ne sait pas s’il s’est lui-même attaché ou si c’est quelqu’un d’autre qui l’a fait. Il y avait – se-

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lon Mark Robinson, qui s’est occupé de la dépouille – une grosse contusion sur la tempe gauche et il n’y avait pas d’eau dans les poumons.

Un médecin en vacances, le Dr G. W. Howland, a déclaré sous serment qu’il y avait une contusion sur la tempe droite et a conclu que la cause de la mort était la noyade. Il n’y a pas eu d’autopsie; le corps a été déshabillé, enveloppé dans un linceul et enterré dans un cercueil en bois franc dans le petit cimetière situé sur la colline derrière le cottage des Trainor. Winnie Trainor s’est tenue là, en silence, aux côtés de son père et de sa mère, alors qu’on enterrait la nouvelle tombe.

Une enquête a été menée par le Dr Ranney, le coroner de North Bay, qui est arrivé après l’enterrement et a pris le repas dans le cottage des Bletcher avant de procéder à l’enquête. Ranney a conclu à la noyade accidentelle et a remercié ses hôtes pour leur hospitalité.

Le lendemain, H. W. Churchill, un entrepreneur de pompes funèbres de Huntsville, est venu exhumer le corps pour l’expédier vers le lot de la famille Thomson à Leith. Jamais aucun membre de la famille Thomson n’a dit avoir exigé que ce soit fait, mais c’est tout de même ce qui semble avoir été fait. Mais si Churchill a en effet procédé à l’exhumation, il lui aura fallu moins de trois heures pour y arriver puisqu’il avait terminé à minuit, selon Shannon Fraser, l’homme qui l’a reconduit jusqu’à la tombe et qui est ensuite revenu le chercher. Beaucoup de travail en peu de temps, pourtant l’entrepreneur de pompes funèbres n’était pas en sueur quand Fraser est arrivé avec son chariot pour transporter un cercueil étrangement léger. Mais aucune question n’a été posée.

Peu importe ce qui s’est brisé en elle lors de ce triste jour où ils ont enterré Tom, Winnie l’a traîné avec elle le reste de ses jours. Et les gens se demandaient si derrière ce voile d’excentricité se cachait un prix inestimable : la clé du mystère.

Elle a toujours conservé ce petit cottage au bord du lac Canoe. Certains racontent qu’elle l’a préservé exactement comme il l’était en 1917, mais ce n’est pas vrai. Il a vieilli avec elle, le blanc de la chaux s’effritant au soleil, la chaleur cuisante donnant à l’endroit au fil des années une couleur sépia comme dans les anciennes photographies, le rendant plus sinistre et agrémentant les histoires.

Winnie est devenue commis comptable pour la Shortreed Lumber Company en 1918, à Kearney, juste au nord de Huntsville. C’était un travail inhabituel pour une femme à cette époque; on raconte qu’elle le faisait bien. Elle rendait visite à la famille de sa sœur à Endicott, N.Y., à ses parents à Huntsville et passait souvent ses fins de semaine au lac Canoe. Après la Deuxième Guerre mondiale, elle est retournée vivre à Huntsville, jusqu’à sa mort le 12 août 1962.

Faits.

Mais la légende de Tom Thomson n’est pas basée sur des faits; elle est née du fantastique, de la pure naïveté des gens, de l’exhumation du corps à minuit et de l’étrange toile qui s’est tissée autour de Winnie Trainor jusqu’à sa mort.

Pauvre Winnie.

[...]

Le Dr Pocock a rencontré Winnie à Kearney le 19 octobre 1919. Il est devenu son médecin et son ami proche. Les rumeurs selon lesquelles Winnie aurait été enceinte et que cette nouvelle aurait mené au suicide de Thomson, il les connaît bien et les tourne en dérision. « Elle ne m’a jamais parlé d’une grossesse, d’un avortement ou de quoi que ce soit du genre. »

Les voisins des Trainor à Huntsville prenaient pour acquis que Winnie allait marier Tom en 1917. Il n’y a jamais eu d’annonce officielle et les bans n’ont jamais été publiés à l’église anglicane, mais tout le monde le savait. Tom rendait visite. Tom restait à coucher. Winnie et Tom se dévoraient des yeux.

Addie Sylvester a été la voisine de Winnie durant des années, avant comme après la mort de Thomson. Elle habite toujours la même maison à charpente de bois dans laquelle elle est née et occupe son temps en faisant les corvées et en prenant soin de ses huit chats. Sa maison fait face à l’endroit où se trouvait celle des Trainor à une époque.

[...]

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[...]

Selon Addie, Winnie avait beaucoup changé après l’été de 1917. Elle s’était mise à avoir peur du noir et elle demandait à Addie de venir passer la nuit à la maison lorsque ses parents étaient partis. Winnie a commencé à traîner de nombreuses clés, chacune d’elle était étiquetée et avait son rôle. Les portes de la maison étaient cadenassées de l’intérieur, des malles verrouillées étaient rangées derrière ces portes verrouillées.

[...]

La légende est en grande partie attribuable à Mark Robinson, ancien garde forestier et ami de Thomson. Vers la fin de sa vie – il est décédé en 1955 à l’âge de 88 ans – il a commencé à sérieusement cultiver le mystère. Il a passé plusieurs étés autour des camps de Taylor Statten en bordure du lac Canoe où il rassemblait les enfants le soir venu pour leur raconter de longues histoires où il était question de traque de loups, d’arrestation de braconniers et, bien entendu, de Tom Thomson. Ils allumaient un feu de camp et l’ambiance était parfaite : les braises mourantes du feu, la brume qui tournoyait dans la baie et formait des bancs qui s’élevaient vers le cimetière, au loin. Robinson entretenait le mystère en vie en affirmant que le coup ayant causé la blessure avait été porté à la tempe gauche et non à la droite. Il soupçonnait Bletcher et n’était pas convaincu que le corps avait été déplacé.

D’autres racontent leur propre version de l’histoire. Len (Gibby) et Lou Gibson, qui résident dans le parc depuis longtemps, se souviennent que, bien que Winnie prétendît que le corps avait été exhumé et emmené à Leith, elle négligeait rarement de nettoyer l’emplacement de la tombe supposément vide du lac Canoe.

Gibby a de plus pris part à la fouille en 1956, ce qui lui donne encore plus de raisons de soupçonner Churchill de n’avoir jamais déplacé la dépouille. Voici comment il décrit les évènements de ce jour pluvieux d’octobre : « La tombe n’était pas profonde et lorsque nous avons creusé, ma pelle a frappé cette planche. J’ai senti quelque chose alors je l’ai attrapé et j’ai tiré pour le sortir. C’était un pied avec un bout de vieux bas de laine dessus. Alors nous avons recouvert la tombe et avons amené le pied avec nous au camp. Peu de temps après, des agents de la police provinciale et de la police à cheval sont arrivés et l’ont déterré. Ils ont passé chaque pouce au peigne fin. Il n’y avait même pas un bouton. Avant d’être enterré, le corps avait été enveloppé dans un linceul, rien d’autre. Mais pendant qu’ils creusaient, j’ai réussi à voir le crâne et j’en parlais avec le coroner et il a dit "C’est un crâne de caucasien". Et puis tout à coup, il s’est changé en Indien ». Gibby faisait alors référence à la conclusion à laquelle les experts sont plus tard arrivés, à savoir que les restes n’appartenaient pas à Thomson, mais à un Indien.

Et cela a contrarié Gibby. Il croit que l’enquête officielle menée par le Laboratoire judicaire provincial de l’Ontario n’était que de la poudre aux yeux. [...]

Les gens disent que c’était pour éliminer les soupçons. Ils se souvenaient encore du jour où Grey Owl [Hibou Gris] (Archie Belaney) était venu dans le parc et avait rencontré Tom. Archie ressemblait assez à un Indien pour tromper l’Empire britannique et on racontait que Tom, avec ses pommettes hautes, aurait pu passer pour son frère.

Le Dr Sharpe a déterminé l’âge en examinant les caries dentaires, une méthode jugée inexacte de nos jours. Pour ce qui est du trou dans le crâne, beaucoup trop grand pour avoir été causé par une balle, Mark Robinson soutenait que Thomson avait été frappé à la tempe gauche avec une rame, et le juge Little a émis l’hypothèse que le trou était au départ un os fragmenté qui avait pu s’éroder avec les années.

D’autres, incluant Gibby, croient toujours qu’il s’agissait d’une balle de fusil. Les autorités ont éliminé cette possibilité puisque, lorsqu’elles ont sassé la terre qui recouvrait la tombe, elles n’ont trouvé aucune balle. Mais la balle ne se serait pas trouvée là, selon le raisonnement de Gibby, puisqu’elle est au fond du lac.

C’est possible. Il y a une ouverture dans le crâne à l’endroit où il manque quelques dents, et Thomson avait toutes ses dents. Une balle qui ressort de la tête peut arracher des dents sur son passage.

Ou ce pourrait être, comme l’a suggéré le Dr Sharpe : une bande d’Indiens nomades faisant du portage dans les environs et l’un d’eux qui « à un moment donné… a fort probablement subi une opération à la tête pour traiter une hémorragie causée par un coup » est mort ou a été tué. Ses compagnons l’auraient alors enterré nu dans le cercueil qui avait autrefois contenu le corps de Thomson, laissant là le linceul et négligeant d’en-

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lever un bas de laine bleu.

La cour arrière de Gibby, c’est le lac Canoe et il ne connaît aucun portage qui passe à proximité du cimetière.

Winnie était furieuse quand elle a su pour la fouille de 1956. Gibby se rappelle lui avoir parlé.

« Je lui ai dit exactement ce que je pensais et elle m’a dit qu’elle avait donné la permission aux Indiens d’utiliser le cercueil de Tom pour enterrer cet Indien. J’ai dit « Mais d’où est-ce qu’il venait? » et elle a répondu « Ils passaient par là tout simplement et il est mort ».

Personne n’allait croire ça et il était évident que personne n’acceptait les conclusions du rapport officiel. Les résidants du lac, cherchant des réponses, sautaient sur les théories les plus farfelues. On ne peut leur en vouloir : les faits sont ennuyeux et coupent court à l’imagination.

[...]

Les meilleures théories ne sont toutefois pas connues puisqu’elles appartiennent à Jimmy Stringer, le « maire » du lac Canoe âgé de 73 ans et le citoyen le plus aimé de la région, qui vivait à l’année avec son frère Wam dans une vieille maisonnette sur la rive nord.

Lorsque j’ai vu Jimmy le printemps dernier, il m’a fallu plus d’une journée pour lui délier la langue. Mais finalement, après avoir discuté de tous les membres de nos familles respectives, il a mis le tuyau de sa pipe entre ses dents, tiré sur la corde qui attachait sa blague à tabac froissée, s’est penché et a pincé mon avant-bras. « D’accord, petit gars. Jaime a des choses à raconter ». (Jimmy utilisait rarement le « je », préférant un surnom que peu d’autres personnes utilisaient.)

Il a commencé par me raconter comment il avait rencontré Thomson à l’été de 1913. Jimmy habitait chez son oncle, Jack Culhane, un garde forestier du lac Grand, au nord du lac Canoe. Thomson peignait dans ces environs cet été-là (plusieurs personnes croient que c’est là qu’ont été peints Le Vent d’ouest et Le Pin) et il passait souvent chez les Culhane.

[...]

« Je vais te dire, mon petit gars. Toi et Jaime, vous allez régler cette histoire une fois pour toutes. Rien que toi et moi, cet été. Ne crois pas un mot de cette histoire à propos d’un corps retrouvé qui serait celui de Thomson. Ne crois pas un mot de ce que Mark Robinson dit. Tom Thomson est peut-être un fantôme, mais on ne lui a jamais tiré dessus. Martin Bletcher n’avait pas le cran de tirer qui que ce soit. Et Jaime peut le prouver. Parce que Jaime Stringer est le seul à savoir où se trouve la vraie tombe. »

Une seule fois auparavant j’avais entendu une histoire douteuse selon laquelle les amis de Thomson avaient volé le contenu de la tombe avant que Churchill, l’entrepreneur de pompes funèbres, ne vienne exhumer le corps pour l’envoyer à Leith. Si l’on en croit cette histoire, Churchill, loin d’être trop lâche pour creuser, avait en fait procédé à l’exhumation mais n’avait rien trouvé et avait été trop effrayé pour l’admettre. Bien que Jimmy Stringer eût été trop jeune en 1917 pour prendre part à un plan aussi macabre, il avait été proche d’anciens qui auraient pu être impliqués mais qui avaient depuis longtemps disparu.

Sans croire ni discréditer son histoire, Jimmy et moi avons planifié de nous rencontrer cet été au lac Canoe. Nous aurions pêché quelques jours puis serions partis fouiller.

Mais cet été n’est jamais venu. Un jour du mois d’avril, lorsque la glace a fondu avec la température plus chaude, la blague à tabac de Jimmy est remontée brusquement à la surface des eaux libérées du lac Canoe. Et après que ses amis eurent brisé les morceaux de glace libres, Jimmy Stringer lui-même a refait surface.

C’était un bon vieillard, rustre et volubile, mais il a tenté d’éclaircir un vieux mystère qui, semble-t-il, est impossible à percer. Le parc garde jalousement ses mystères.

Source: Roy MacGregor, "Le grand mystère du lac Canoe," Maclean's, 31 septembre 1973

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