William Smithe : observateur du procès

[ William Smithe ]

William Smithe, Unknown, BCA, A-02469

Par M. James Roche

William Smithe était un éminent politicien de Colombie-Britannique qui devint éventuellement premier ministre de la province. Il est né le 30 juin 1842 à Maffen, Northumberland, Angleterre. Après avoir complété ses études à Whittington, il vécut et travailla à Newcastle. Il était un méthodiste dévot, un jeune homme convenable et sérieux.1

En 1862, il en eut assez de l’Angleterre et décida d’émigrer en Colombie-Britannique, peut-être en raison de la ruée vers l’or et de l’espoir d’y faire fortune.2 Smithe est arrivé en Colombie-Britannique en 1862 et s’est établi sur une ferme à Somenos (qu’il a appelée « l’ermitage ») dans la vallée Cowichan, sur l’île de Vancouver. Il était attiré par les régions aurifères de Cariboo et travaillait périodiquement dans une concession minière sur la rivière Grouse. En 1864, il a abandonné la prospection complètement et est retourné à sa ferme à Somenos.3 La carrière politique de Smithe commença officiellement en 1865 lorsqu’il fut nommé commissaire des routes pour la vallée Cowichan.4

En juin 1868, Smithe a assisté au procès de Tshuanahusset à Victoria, peut-être en attendant le steamer avant de déménager à San Francisco. Il avait conservé sa propriété à Somenos, ce qui indique qu’il n’avait pas l’intention de déménager en permanence. Pendant qu’il était à San Francisco, il a travaillé pour le San Francisco Chronicle en qualité de journaliste. Cet emploi à San Francisco n’était pas sa première contribution à un journal. Pendant des années, il avait écrit pour le Victoria Daily Colonist en tant que correspondant et journaliste pigiste et, le 1er juin 1868, le Cariboo Sentinel présentait un article écrit par Smithe. Son séjour à San Francisco n’a duré que 18 mois.

En 1871, il est retourné en Colombie-Britannique pour de bon. Il n’y a aucune raison apparente pour son retour, mais il est probable que c’est parce qu’il voulait se présenter aux élections provinciales. Son programme, lors de l’élection de 1871, portait sur l’enseignement public. Sa campagne a connu du succès et il a été élu député de Cowichan à l’Assemblée législative. C’était un politicien compétent et il est demeuré député de Cowichan jusqu’à sa mort. Il a été nommé au Cabinet en 1876 et il a occupé le poste de ministre de l’Agriculture et celui de ministre des Finances dans le gouvernement Elliot.5 En 1883, William Smithe est devenu premier ministre de la Colombie-Britannique. Il a occupé ce poste durant une période d’extrême instabilité politique jusqu’à sa mort, le 29 mars 1887.6

William Smithe a épousé mademoiselle Martha Kier, le 3 juillet 1873 à Maple Bay. La famille Kier était une des familles de fermier les plus anciennes et les plus prospères dans la vallée Cowichan. Les Smithe ont eu trois enfants.7

Le rapport entre Smithe et le meurtre de William Robinson semble être celui d’un membre de la presse. Il était un observateur du procès et écrivit un article au rédacteur en chef du Daily Colonist en y exprimant ses opinions. Il a soulevé certains doutes quant à la preuve avancée dans le procès et a rapporté certains détails dans cette affaire.8

Smithe avait, de toute évidence, des opinions bien arrêtées. En 1883, il a été invité à un dîner par un certain nombre de journalistes américains qui visitaient Victoria. À ce repas, on l’a invité à prononcer quelques mots. Il parla longuement, beaucoup plus longuement que le temps imparti. Il prétendait que les États-Unis n’allaient pas durer parce que leur population était trop variée. Après l’effondrement, selon Smithe, il surgirait un nouveau pays qui s’étendrait de Winnipeg jusqu’au golfe du Mexique en comprenant tout l’ouest. Il était d’opinion que ce pays produirait un homme qui serait le « supérieur intellectuel et physique de toutes les autres races ».9 Cela a grandement offensé les journalistes américains qui sont partis en visiteurs mécontents.

Notes :
1. Sydney Wayne Jackman, Portraits of the Premiers: an informal history of British Columbia. (Vancouver: Gray's Publishing Limited, 1969) p. 63.
2. Ibid.
3. Ibid.
4. British Columbia Archives, (hereafter BCA), Vertical Files, William Smithe, "Old Homes and Families," The Daily Colonist, 10 October 1948.
5. BCA, Vertical Files, William Smithe, "Capital Column," The Vancouver Sun, 19 June 1954.
6. La cause de sa mort n’est pas claire. Ce fut à cause d’une maladie qui survint plutôt soudainement; il était mort en quelques semaines. Les articles des journaux de l’époque mentionnent seulement qu’il était malade et que sa famille l’entourait au moment de sa mort.
7. Sydney Wayne Jackman, op. cit., p. 64.
8. Ruth Sandwell and John Lutz, "Settler Society," Who Killed William Robinson, March 16 1997, http://web.uvic.ca/history-robinson, (September 21, 1997).
9. BCA, Vertical Files, William Smithe, "Western Supermen," Date and publication unknown.

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