L’ÉPILEPSIE.

Définition – Un état du système nerveux caractérisé par des accès de perte de conscience, accompagnés ou non de convulsions.

La perte de conscience passagère sans attaques convulsives est connue sous le nom de petit mal; la perte de conscience accompagnée d’attaques convulsives généralisées, sous celui de grand mal. Les convulsions locales, se manifestant généralement sans perte de conscience, sont dites épileptiformes, et sont plus largement connues sous l’appellation d’épilepsie corticale ou jacksonienne.

Étiologie [...]

Hérédité – Alors que de nombreux auteurs insistent sur l’importance de l’hérédité comme facteur de prédisposition, les statistiques recueillies indiquent que cette dernière est en cause dans neuf à quarante pour cent des cas… Je n’ai pas été peu surpris de découvrir que parmi mes propres patients, les influences héréditaires jouent un rôle si mineur. J’ai entendu certains médecins français exprimer des opinions semblables, dont Marie, notamment, qui dans des écrits à ce propos prend vivement position contre la notion que l’hérédité soit un facteur déterminant de l’épilepsie.

[...] Les symptômes post-épileptiques revêtent une grande importance. Le patient peut se trouver dans un état voisin de la transe, dans lequel il pose des gestes dont il ne gardera aucun souvenir. Les attaques de démence sont plus préoccupantes. Le patient est alors souvent dangereux, voire apte à tuer. Il est largement prouvé qu’une éruption de démence peut se manifester à la place d’une crise. Finalement, l’état mental d’un patient épileptique est souvent gravement affaibli, et des tares importantes sont fréquemment observées.

La paralysie, qui en de rares occasions succède à une crise épileptique, est habituellement hémiplégique et passagère.

De légères perturbations de la parole peuvent survenir, ainsi que dans certains cas, quelques formes d’aphasie sensorielle.

Les crises peuvent se produire la nuit, et une personne peut être épileptique des années durant sans en être consciente. Comme le fait justement remarquer Trousseau, lorsqu’une personne nous dit souffrir d’incontinence urinaire la nuit et se réveiller au matin avec un mal de tête et l’esprit embrumé, et qu’elle se plaint de difficultés d’élocution à cause de morsures à la langue, et que de plus, la peau de son visage et de son cou présente des taches purpuriques, il est fortement probable que celle-ci soit victime d’épilepsie nocturne.

Source: William Osler, "L’ÉPILEPSIE." (New York: Appelton, 1892), 948-952

Retour à la page principale