Mes expériences dans le Yukon [2]

[L’opinion de George Carmack à propos de Robert Henderson]

Pour autant que je sache, la concession de Henderson n’a jamais donné plus de deux ou trois cents la batée. Son préjugé puéril et irrationnel l’a même poussé à refuser de jalonner sur le même ruisseau que les « sauvages » qu’il méprisait tant; son obstination lui aura fait perdre une fortune.

Pourquoi le gouvernement canadien a accordé une pension à Bob Henderson pour avoir fait la première découverte d’or dans le district du Klondike est pour moi un mystère, à moins que ce ne soit dû au fait qu’il est canadien et que mon nom est « GEORGE WASHINGTON Carmack ». Or, je n’ai jamais prétendu être le premier découvreur d’or au Klondike. Mais le 17 août 1896 a eu lieu l’un des plus importants et surprenants évènements de l’histoire des découvertes d’or alors que j’ai fait une découverte dans les entrailles gelées de la Klondike et que j’ai crié dans le ruisseau Bonanza : « Cent dollars la batée! »

Ce cri a été clairement entendu à travers le continent et son écho a retenti autour du globe. Cette découverte a considérablement garni les coffres du ministère canadien des Finances grâce aux droits d’exploitation sur l’or extrait, ce qui a contribué à la prospérité économique du pays. Elle a aussi permis de bâtir de grandes villes, d’établir des voies de transport et des voies routières, d’ouvrir les barrières de l’Empire du nord et de peupler cette vaste contrée isolée de gens vigoureux, énergiques et persévérants. Il existe des preuves tangibles que de l’or a été trouvé au Klondike huit ans avant que Henderson ne vienne au Yukon.

Source: George W. Carmack, "Mes expériences dans le Yukon [2]" (n.p.: n.p., ca. 1922), 11

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