Renoncer à leur allégeance

Toronto Globe
10 novembre 1897

Une région riche en or. [Titre original : The Gold Bearing Zone. Tiré d’une entrevue avec William Ogilvie]

« À l’été de 1896, un Canadien du nom de Robert Henderson, originaire de l’île du Prince-Édouard, un Scandinave du nom de Swanson et un homme du nom de Munson décident de prospecter la rivière Indian, aujourd’hui connue sous le nom de ruisseau Dominion. Au ruisseau Gold Bottom, ils découvrent un riche filon d’or du Klondike. Henderson, qui doit retourner chercher des provisions, repart en aval du fleuve Yukon et, à l’embouchure de la Klondike, il rencontre une vieille connaissance du nom de Geo. W. Carmack, originaire de la Californie, qui pêche le saumon. Quand Henderson lui apprend que de l’or a été découvert sur le ruisseau Gold Bottom, Carmack part prospecter le ruisseau Bonanza. Le troisième jour, en après-midi, il découvre un riche filon sur la concession de la Découverte, extrayant 12 $ à l’aide de sa batée en quelques minutes. Nous sommes le 16 août 1896. Il jalonne quatre concessions, deux pour lui et deux pour ses compagnons, puis se rend à Forty Mile et montre l’or aux mineurs incrédules. On avait prospecté la Klondike en 1887 et aussi en 1893 sans succès. Pourtant, un jour ou deux plus tard, les gens se ruent vers la Klondike et la fièvre commence. »

La personnalité des mineurs

« Peu de pays d’Europe ou d’Amérique n’ont pas de représentants à Dawson. Un très grand nombre de natifs de la Suède et de la Norvège ont connu la prospérité et ont une excellente opinion de notre pays et de nos institutions. Ceux qui ont connu le plus de succès repartent, non pas aux États-Unis, mais dans leur pays natal où ils feront sans aucun doute une réputation favorable au Canada. Plusieurs étrangers sont devenus Américains. Mais ne surestimez pas leur allégeance à ce pays. Au besoin, ils renonceraient dès demain à cette allégeance pour devenir des sujets britanniques. Je les ai entendus dire qu’ils le feraient si cela était nécessaire pour pouvoir jouir des avantages qu’offrent nos lois et nos institutions, mais comme ils en profitent en ce moment, ils gardent la même citoyenneté. Je n’ai pas vu un seul cas d’opposition à nos lois. Même lorsque moi-même, sans être investi de l’autorité directe du Ministère, j’ai dû régler des litiges, aucune de mes décisions n’a soulevé d’objection. Chacun semble se réjouir qu’il y ait quelqu’un sur le terrain pour s’occuper des problèmes et abolir les réunions de mineurs qui étaient généralement présidées par l’homme le plus populaire. Cette caractéristique a souvent été mentionnée pour faire l’éloge du Canada. De respectables citoyens américains ont affirmé qu’ils préféreraient être soumis aux lois minières canadiennes plutôt qu’à leurs propres lois. La majorité des mineurs dans le pays sont américains soit de naissance soit d’adoption, mais ces derniers n’accordent que très peu ou même pas du tout d’importance aux États-Unis. Un bon nombre de Canadiens ne manquent pas d’intelligence, d’énergie et d’initiative.

Source: Inconnu, "Renoncer à leur allégeance," Toronto Globe, 10 novembre 1897

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