Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Brew au secrétaire colonial de la Colombie-Britannique

Benshee
8 septembre 1864

Sir,

En référence à ma lettre du 18 du mois dernier à Son Excellence le Gouverneur, j’ai l’honneur de vous informer que le lendemain, le 19, M. Elwyn a descendu le lac et la rivière Tathalco par radeau, qu’il a fouillé les deux rives de la rivière et qu’il s’est assuré que les Indiens n’étaient pas partis vers Bute Inlet par cette route; il a poursuivi ses recherches jusqu’à ce que ses provisions soient presque épuisées et il est revenu au campement le sixième jour – pendant son absence j’avais deux groupes en reconnaissance et j’avais envoyé les Indiens faire des recherches de l’autre côté des montagnes enneigées; ils sont revenus le deuxième jour en disant que l’endroit qu’ils avaient visité n’était pas habitable. Ils n’ont vu que des rochers, de la neige et des petits lacs couverts de morceaux de glace.

Le matin du retour de M. Elwyn, j’ai quitté le campement avec un groupe d’hommes et je suis resté absent pendant quatre jours. Nous sommes passés près de plusieurs campements récemment abandonnés dont les vestiges nous ont portés à croire que les hommes étaient occupés à chasser alors que les femmes ramassaient et séchaient les petits fruits. Sur le côté est du lac, nous avons trouvé deux canoës d’écorce dans une cache, ce qui m’a porté à conclure que les Indiens se dirigeaient vers le lac de McLean ou peut-être vers le campement d’Alexis. Le lendemain de mon retour au campement, j’ai envoyé M. Elwyn avec un groupe d’hommes dans la direction vers laquelle je pensais que les Indiens s’étaient dirigés avec instruction d’essayer de savoir si le groupe de M. Cox s’était approché de nous. Il est revenu au campement après quatre jours. Il avait été au lac de McLean et avait fait des recherches dans les montagnes environnantes. Sur une butte située dans une dénivellation sur une haute montagne près d’un petit lac, il a découvert le large campement où étaient les Indiens lorsque McLean a été tué. Celui-ci a été tué sur le sentier principal menant du campement de M. Cox au camp indien où une courte marche aurait amenée le groupe de M. Cox.

M’étant assuré que les Indiens n’étaient pas dans cette partie du territoire, j’étais déterminé à envoyer une partie de mes hommes pour rencontrer le convoi de marchandises et aller moi-même avec un groupe pour essayer d’entrer en contact avec M. Cox. Puisque j’avais l’impression qu’il ne faisait rien du tout, j’avais décidé, sous l’autorité de Son Excellence, de dissoudre son groupe sur-le-champ et de rester avec 20 de mes hommes dans le territoire jusqu’à ce que je sois informé des intentions de Son Excellence. Le 3 du mois courant, nous avons quitté notre campement pour nous diriger vers Tathalco et nous avions fait seulement trois milles lorsque nous avons rencontré nos porteurs McLeod et Page qui nous ont informés que M. Cox avait capturé les principaux meurtriers et que notre convoi de marchandises nous attendait à Benshee. Cette nouvelle a changé mes plans; alors, j’ai marché jusqu’ici directement et je suis arrivé hier alors que j’ai reçu la lettre de Son Excellence en date du 24 du mois dernier et aussi une lettre de M. Cox portée par un des Indiens d’Alexis.

J’envoie Squinteye et George à M. Cox pour agir en tant que témoins. J’envoie également les dépositions de Bute Inlet que m’a confiées Son Excellence. Je crois que M. Begbie a écrit à M. Cox pour lui dire qu’il viendrait juger les prisonniers. Je devrai envoyer une escorte de six hommes avec le porteur et les chevaux que j’ai en ma possession depuis notre départ d’Alexandria, car ces hommes devront se rendre à New Westminster. Je partirai immédiatement vers Bella Coola, m’arrêtant quelques jours pour essayer de capturer Ahan et son groupe. Les chevaux du gouvernement sont si mal en point qu’il nous sera difficile de transporter nos provisions. Pendant l’expédition, un cheval s’est perdu et un autre a été trouvé errant et [illisible] avec une patte cassée.

Je demeure,
Sir,
votre humble serviteur

C. Brew

Source: BCA, Colonial Correspondence, GR-1372, F193/15, Mflm B1310, Chartres Brew, Lettre au secrétaire colonial de la Colombie-Britannique, 8 septembre 1864.

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