Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Klatsassin [Lhats’as?in, Klatsassan]

«Klatsassin est le plus grand sauvage que j’ai rencontré», a écrit le juge Begbie après le procès durant lequel le juge l’a reconnu coupable et l’a condamné à mort. Le missionnaire R.C. Lundin Brown, qui a pourvu aux besoins de Klatsassin entre le procès et l’exécution a affirmé : « Il n’y a pas de doute…Sa forte carrure, ses yeux bleu foncé perçants, son nez aquilin et sa mâchoire inférieure très forte révélait son intelligence, son ambition et sa forte volonté. Cependant, sa peau très foncée, le visage qui était étroit à la hauteur du front et large au centre et les pommettes très élevées, présentaient les caractéristiques du sauvage nord-américain. » Nous avons une seule illustration le représentant; elle provient du livre de Brown, mais son authenticité n’est pas confirmée.

Klatsassin était respecté pour ses aptitudes et il était écouté; il était donc, dans la structure flexible Tsilhqot’in, un leader ou « chef » par la force de sa personnalité. Il faisait partie d’une famille étendue qui, dirigée par Telloot [Tellot, Tilagued], avait, du moins en 1861 et probablement depuis longtemps, un village le long de la rivière Homathco près de l’endroit où l’équipe de construction de la route avait installé son traversier. Cette famille étendue avait aussi un lieu de pêche au canyon. Il semble que Klatsassin ait eu son propre lieu de pêche sur un autre cours d’eau au sud-ouest qui se versait dans Bute Inlet.

Il devait être à la fin de la trentaine ou le début de la quarantaine au moment des événements. Un des dossiers suggère qu’il avait deux épouses, dont une, Toowaewoot, était de 20 ans sa cadette et la fille enlevée d’un chef Carrier. Il avait un fils, Biyil [Pierre], qui avait 15 ans au moment des événements et un autre fils plus jeune. Il avait deux filles, une qui avait été enlevée quelque temps auparavant par les Lekwiltok [Euclataw], un groupe de Kwakwaka’wakw, et qu’il avait rachetée la semaine avant l’attaque pour un canoë, six couvertures et deux mousquets. Selon Lundin Brown, il avait un autre enfant au berceau.

Selon Buckley, un survivant, Klatsassin a travaillé pour la première fois en 1864 comme porteur pour l’équipe de construction de route, tout comme son fils Pierre. Tous les témoignages affirment qu’il a mené l’attaque contre l’équipe de construction de route et contre le convoi de marchandises de Macdonald.

Klatsassin est mort avec son fils Pierre le 26 octobre 1864 sur l’échafaud à Quesnellemouth [Quesnel, C.-B.]. Qui était-il donc, d’où venait-il et comment a-t-il réussit à mener la plus grande résistance au colonialisme de l’histoire de la Colombie-Britannique? Klatsassin, dans la langue tsilhqot’in, signifie « Nous ne connaissons pas son nom ».

Retour à la page principale

 
les grands mystères de l'histoire canadienne