Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

"L’équipe topographique du bras de mer Bute"

Le British Colonist, 21 décembre 1861

Hier, nous avons brièvement mentionné le retour de M. Honfroy et de ses six compagnons. Deux mois plus tôt, ils s’étaient rendus en amont du bras de mer Bute afin de faire le levé de la voie navigable vers l’intérieur des terres. Le groupe semble avoir enduré les pires privations et souffrances sur le chemin de retour. La perte d’un canoë, et de presque tout son contenu, dans les rapides de la rivière Price aurait aussi mis leur vie en danger pendant plus de deux semaines. Contraints de se fabriquer une embarcation pour descendre le cours d’eau, ils ont passé dix jours en amont du bras Bute à tenter de se faire un canoë à l’aide des trois outils sauvés du naufrage, soit deux haches et une pelle. Cette dernière fut coupée en trois morceaux et transformée en herminette afin d’évider un tronc d’arbre. Ils en étaient à se partager leurs dernières provisions lorsque les Indiens du goulet Désolation les ont secourus. M. Waddington avait fait la connaissance de ceux-ci environ deux mois auparavant à bord du vapeur Henrietta. Dès qu’ils surent l’équipe envoyée par le vieux tyhee de Victoria (comme ils le nomment), ils firent preuve d’une grande bonté en la guidant jusqu’à leurs habitations au goulet Désolation pour la nourrir, la loger et, pour terminer, la reconduire en canoë jusqu’à Victoria.

Concernant la raison d’être du groupe, l’information ainsi obtenue est satisfaisante. La rivière Price est navigable sur 40 milles pour les vapeurs à faible tirant d’eau. Des bateaux et des canoës peuvent remonter 12 milles plus haut. Là, afin d’éviter un canyon de 350 pieds de long, un simple portage est nécessaire. Par la suite, la vallée redevient plate. La distance totale, de l’endroit où la navigation à vapeur est encore possible jusqu’au grand lac, est de 60 milles environ. Le lac lui-même a 35 milles de long et se déverse dans la rivière Price. D’après les Indiens, il faut cinq jours pour se rendre du lac à Alexandria et il n’y aurait pas de montagnes ou de marais entre le canyon et le fleuve Fraser. Les indigènes prétendent aller à Alexandria pour leur négoce deux fois par année en utilisant cette route. Selon les informations reçues, l’expédition aurait été entreprise trop tard dans la saison bien que les souscripteurs affirment être satisfaits des résultats.

Source: "Le groupe d’arpenteurs de Bute Inlet," The British Colonist, 21 décembre 1861.

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