Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

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Document traduit

Cox au secrétaire colonial de la Colombie-Britannique

Lac Punt-zeen
19 juin 1864

Rd. 29 juin
04 h

Sir,

J’ai l’honneur de vous informer, à titre de renseignement pour Son Excellence le gouverneur, que, selon vos instructions, j’ai quitté Alexandria le 8 de ce mois en charge de l’expédition de Bute Inlet, un groupe incluant, outre moi-même, 50 hommes et un garçon indien ainsi que des provisions pour un mois.

Alexis, un chef chilcotin dont je comptais me servir comme guide, est resté introuvable; il a fui vers les montagnes avec sa famille et sa tribu, des rapports ayant circulé ouvertement au sujet de notre venue dans la région dans le but d’exterminer les Indiens, amis ou autres.

le 12 arrivée au lac Punt-zeen et découverte du corps de Wm. Manning caché dans un fossé. Un côté de sa tête était complètement écrasé et une balle de mousquet avait transpercé son corps. J’ai mené une enquête et j’ai fait enterrer le corps décemment.

le 13 envoyé M. McLean ainsi que son fils, un autre homme et l’indien Jack aux fourches chilcotines afin de s’assurer si possible des services d’Alexis, un chef indien, non seulement comme interprète, mais comme guide parce que le territoire est si boisé et recouvert de broussailles qu’il serait difficile de suivre les traces et les sentiers indiens avec succès et cela serait dangereux; ils sont nombreux et compliqués et je pense que c’est délibéré. Environ à la mi-journée, un groupe parti en reconnaissance est revenu au campement et a rapporté avoir vu un chien indien sur la crête d’une colline boisée. J’ai immédiatement envoyé un groupe de 8 de nos meilleurs hommes avec un garçon indien pour suivre le chien et ramener au campement tout Indien qu’ils pourraient rencontrer pour que je leur explique ma mission; ce groupe avait pénétré dans le bois sur une distance d’environ un demi-mille lorsque le guide indien leur a fait des signes indiquant que des Indiens étaient près lorsque notre groupe s’est fait tirer dessus par les Indiens cachés dans les bois; ceux-ci se sont retranchés derrière des arbres, ont rechargé leurs fusils et ont fait feu de nouveau. Le tir a rapidement été retourné. Les Indiens sont repartis et se sont repliés, s’abritant derrière les arbres en poussant des cris alors qu’ils fuyaient.

Un de nos hommes a été blessé à la cuisse. Je crois que les Indiens se sont enfuis sans être blessés bien qu’un homme de notre groupe pense en avoir blessé un. En entendant les tirs de notre campement, j’ai envoyé un deuxième groupe de 8 pour aider nos hommes et M. [Ogilvy?] et moi-même sommes partis avec 6 hommes dans une autre direction afin d’encercler les Indiens, mais, après nous être cachés dans les broussailles, nous les avons cherchés en vain; nous avons construit des fortifications pour nous protéger durant la nuit.

le 14 À environ 10 h 49, entendu des coups de feu provenant de la même direction que plus haut et j’ai vu 5 Indiens arriver de la colline et tirer en l’air, je présume pour nous mettre au défi et nous tendre un piège. J’ai décidé de ne pas risquer la vie de mes hommes de quelque façon jusqu’à l’arrivée d’Alexis, car les Indiens ont l’avantage sur nous dans les bois.

le 16 M. McLean et son groupe sont revenus et rapportent avoir rencontré la famille et la tribu d’Alexis aux fourches chilcotines, que tous étaient armés à l’approche de McLean, mais qu’il les a rassurés sur nos intentions pacifiques et ils ont promis de faire venir Alexis des montagnes; je crois qu’on peut s’attendre à son arrivée d’ici 4 à 5 jours. Cette tribu a informé M. McLean que 10 des meurtriers étaient en bande et se tapissaient dans le territoire entre Bute Inlet et l’endroit d’où j’écris présentement.

J’envoie chercher des nouvelles provisions, car il est possible que nous soyons ici ou dans les environs pour plusieurs semaines puisque les meurtriers et les tribus se sont retirés dans les bois et on doit découvrir leur position avant de pouvoir penser les prendre avec certitude et pour cela nous avons besoin d’Alexis qui connaît bien leurs repaires et les endroits où ils peuvent se cacher.

Je crois que notre groupe est suffisamment fort pour accomplir notre tâche. Les Indiens, amis et non, ne sont pas plus de 70 au maximum. J’attends l’arrivée d’Alexis demain. S’il devait me décevoir, ce qui est improbable, j’irai vers Bentinck Arm à environ 65 milles d’ici et j’obtiendrai comme guide « Anaheim », un bon Indien qui a de l’influence.

Je demeure,
Sir,
votre très humble serviteur

William G. Cox

Copie à l’amiral Kingcome le 29 juin envoyée à Lord Gilford demandant qu’elle soit envoyée par la canonnière Grappler à Bentinck Arm.
ANB
29 juin

Source: BCA, Colonial Correspondence, GR-1372, F379/23, Mflm B-1321, William George Cox, Lettre au secrétaire colonial de la Colombie-Britannique, 19 juin 1864.

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