La découverte

[ Sandy Cove par temps de brûme ]

Sandy Cove par temps de brûme, Caroline-Isabelle Caron,

Pour bien comprendre comment le mystère de Jérôme s’est développé, il faut d’abord savoir comment son histoire a commencé. Dans cette section, vous découvrirez les circonstances de la découverte de l’inconnu qui deviendra Jérôme et ses sept premières années en Nouvelle-Écosse.

Dans les premières semaines de septembre 1863, c’est le choc. Quels sans-cœur ont pu abandonner sur une plage un infirme sans ressources? Quel barbarisme! Pourtant, les gens qui le recueillent ont plus à faire qu’à crier au scandale. Il faut s’occuper de ce pauvre homme. Ce ne sera pas facile et cela coûtera cher. Il faut loger, nourrir et habiller un homme qui ne sera jamais en mesure de s’occuper de lui-même.

Jérôme échoue — littéralement — dans l’une des régions les plus isolées de la Nouvelle-Écosse. Il n’a ni nom, ni pièce d’identité. Il arrive de nulle part. On ne semble pas pouvoir communiquer avec lui. S’il parle, il ne parle pas une langue connue de ceux qui le trouvent. Il est gravement handicapé et tous alors s’entendent qu’il n’a pas toute sa tête. Pendant les sept premières années de son séjour en Nouvelle-Écosse, Jérôme est totalement à la merci des gens qui s’occupent de lui. Trouvé d’abord à Sandy Cove, parmi les Anglo-Protestants du Digby Neck, il est transféré à quelques kilomètres de l’autre côté de la baie Sainte-Marie à Meteghan, parmi les Acadiens, Catholiques et francophones. Toutes ses décisions sont prises pour lui, sans qu’il puisse donner son opinion.

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