Déterminer la nature des maladies mentales au dix-neuvième siècle

[ Boîte de chirurgien, c1860 ]

Boîte de chirurgien, c1860, Caroline-Isabelle Caron, QEII Health Sciences Centre

Alors qu’on avait fait de grands progrès dans les domaines de la chirurgie et de l’anesthésie au milieu du dix-neuvième siècle, la psychiatrie demeurait au stade rudimentaire. Dans un article médical britannique publié au milieu du dix-neuvième siècle, les « troubles mentaux » étaient divisés en deux catégories : idiotie et démence. Un idiot était défini comme ayant une déficience intellectuelle qui l’empêchait d’accomplir les tâches de la vie quotidienne. Une personne démente était définie comme ayant un jugement altéré et des sentiments malveillants, alors qu’un idiot n’avait pas de jugement. Une personne pouvait légalement être déclarée idiote si :

1. Elle ne pouvait compter jusqu’à 20.

2. Elle ne pouvait dire son âge.

3. Elle donnait à une question banale une réponse qui prouvait hors de tout doute qu’elle ne pouvait discerner ce qui lui était favorable de ce qui lui était nuisible. Le texte ne fait mention d’aucun exemple d’idiotie ou de démence causée par un traumatisme ou une chirurgie majeure.

Jérôme était incapable d’écrire ou de communiquer de façon efficace. Il avait un handicap physique majeur et on convenait, tant au Nouveau-Brunswick qu’en Nouvelle-Écosse, qu’il était incapable de prendre soin de lui-même.

La seule façon de déterminer les capacités mentales de Jérôme avant sa découverte serait de trouver des preuves qu’il était un employé rémunéré ou un marin durant la période en question.

Ian A. Cameron MD CMFC, est professeur au département de médecine familiale de l’Université Dalhousie et président de la Société d’histoire de la médecine de Dalhousie.