Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Marie-Anne Houde évite la pendaison

Les derniers mois d’emprisonnement de Marie-Anne Houde précédant la date de sa pendaison, qui est prévue pour le 1 octobre 1920, voient naître une campagne pour la commutation de sa sentence. Des citoyens du Québec et de l’Ontario, principalement de langue anglaise, et vraisemblablement imbus de l’esprit réformiste, se prononcent en faveur de la commutation de la peine de mort en emprisonnement à vie. Cette campagne se déroule surtout dans les mois d’août et septembre et prend la forme d’une série de lettres et de pétitions envoyées au ministère de la Justice à Ottawa. Mais l’idée de commuer la sentence de « la marâtre d’Aurore » est loin de faire l’unanimité, notamment au Québec francophone. Plusieurs intervenants – dont le juge Pelletier qui a prononcé la sentence – écrivent au ministère pour signifier leur désaccord avec cette campagne de clémence. Cependant, suite aux demandes répétées des citoyens, ainsi qu’à la montée de plusieurs groupes de plus en plus défavorables à la peine de mort en général, la sentence de Marie-Anne est bel et bien commuée en prison à perpétuité.

Marie-Anne Houde ne sera pas la dernière femme à être condamnée à mort au Québec. Cependant, toutes n’auront pas la chance de voir leur sentence commuée en emprisonnement à vie. À la prison de Bordeaux, à Montréal, trois femmes sont pendues, respectivement en 1935, 1940 et 1953. La dernière femme à connaître la pendaison au Canada est Marguerite Pitre, accusée d’avoir participé à un complot ayant causé la mort de 23 personnes lors de l’explosion d’un avion en plein vol. Elle est pendue à la prison de Bordeaux en 1953.

Le regroupement Canadian Prisoner’s Welfare Association, avec Robert Bickerdike à sa tête, fut très prolifique lors de la campagne de commutation de Marie-Anne Houde. Robert Bickerdike est un pionnier du mouvement abolitionniste au Canada. Il a présenté des projets de loi durant plusieurs années consécutives (1914 à 1917) à la Chambre des communes, sans résultat. Finalement, la peine de mort a été officiellement abolie au Canada en 1976, mais elle l’était officieusement depuis 1962, année des dernières pendaisons.

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