Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Un «classique» du cinéma québécois

La petite Aurore l’enfant martyre est tourné à l’été 1951 dans la région montréalaise. Les scènes extérieures sont tournées sur l’île Bizard et les intérieurs, dans des studios situés à Côte-des-Neiges (Montréal). Jean-Yves Bigras, un réalisateur radiophonique, réalise le film qui est produit et distribué par France-Film. Le scénario est tiré d’un roman écrit par le comédien Émile Asselin (alias Marc Forrez) qui fait partie de la distribution de la pièce et du film. Coup de théâtre en novembre 1951, Télesphore Gagnon et des membres de la famille entreprennent une requête d’injonction intérimaire pour tenter d’empêcher la sortie du film. Leur cause est rejetée. Les avocats de la compagnie France-Film ont su démontrer que la pièce est jouée depuis des décennies sans que personne ne s’y soit opposé.

La première du film a lieu le 25 avril 1952. La petite Aurore l’enfant martyre aurait été traduit en d’autres langues et aurait eu une carrière à l’étranger. Le film, qui a coûté 75 000$ à produire, connaît un début de carrière formidable, de telle sorte que cette dépense est récupérée dans les cinq premières semaines qui suivent sa sortie en salle. La petite Aurore devient ainsi le plus grand succès cinématographique québécois de son époque, supplantant Un homme et son péché, Le Curé du village et Séraphin (1949-1950).

Les comédiens qui campent les personnages de ce mélodrame sont : Lucie Mitchell (la marâtre), Paul Desmarteaux (Théodore Andois), Yvonne Laflamme (Aurore), Thérèse MacKinnon (Delphine Andois), Roch Poulin (Maurice), Jeannette Bertrand (Catherine, la voisine), Jean Lajeunesse (Abraham, le voisin), Marc Forrez (le curé) et J.-Léo Gagnon (le docteur). Plusieurs de ces comédiens jouent dans la pièce qui continue encore, pendant quelques temps, sa vie au théâtre. D’ailleurs, Thérèse MacKinnon, qui joue la mère d’Aurore dans le film, a personnifié Aurore au théâtre des milliers de fois. Pour Lucie Mitchell, jouer le rôle de la «marâtre» au cinéma a en quelque sorte signifié la fin de sa carrière. Les gens l’ont beaucoup trop identifiée à son personnage de belle-mère méchante et elle a pu difficilement se trouver d’autres rôles.

Résumé :

Au début du film, nous sommes dans la maison des Andois. La mère d’Aurore est très malade et une veuve, Marie-Louise, s’en occupe. Dès le départ, nous comprenons que Marie-Louise voudrait bien que Delphine meure et qu'elle veut prendre sa place dans la maison. Delphine décède. Aurore est envoyée pour quelques temps chez une tante et son père se marie avec Marie-Louise. Deux ans plus tard, on décide de reprendre Aurore à la maison et les choses ne se passent pas très bien pour elle. Sa belle-mère la fait travailler beaucoup trop, elle la bat et ne la nourrit pas. La voisine découvre que les choses ne vont pas bien chez les Andois et suite à une conversation avec la fillette, elle va avertir le curé. Malgré tout, les mauvais traitements continuent et Aurore décède. Le médecin comprend que la mort de l’enfant n’est pas naturelle et les parents doivent subir un procès. Le film se termine avec la condamnation à mort de Marie-Louise.

Personnages :

Aurore : Aurore est une enfant pleine de vie qui semble bien élevée. Elle s’amuse avec Maurice (le fils de Marie-Louise) et avec son nouveau petit frère. Elle est polie avec les voisins et semble mener une vie normale.

Le père : Théodore Andois est un cultivateur fort, grand, un peu gras, bonasse, qui croit les menteries de sa femme. Il semble être à l’aise financièrement, il a une belle maison et de beaux meubles.

La mère : Delphine Andois est une belle femme et Aurore lui ressemble beaucoup. Très malade, elle meurt suite aux «soins» de Marie-Louise (il y a plus qu’un soupçon d’empoisonnement).

La belle-mère : Marie-Louise est grande, costaude, avec un visage mauvais sans beaucoup d’expression et des traits durs. Elle porte de jolies robes fleuries, elle est veuve et elle a un fils, Maurice. Les hommes du village disent qu’elle n’est pas laide, qu’elle est travaillante et qu’elle ferait une bonne épouse pour Théodore.

La voisine : Catherine Sirois est jeune, célibataire au début du film, puis nouvelle mariée. Elle a des craintes au sujet d’Aurore. Elle ne se gêne pas pour dire à Marie-Louise combien elle va être bonne avec les enfants de son mari, pas comme certaines belles-mères. Elle va avertir le curé qu’Aurore n’est pas malade de «causes naturelles», elle est en quelques sortes l’ange-gardien d’Aurore.

Dans cette section, vous avez accès à un extrait du dialogue ainsi qu’à une banque d’images du film.

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