Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

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LAUREAT COUTURE, de la cité de Québec, constable de la police provinciale, ------------------------

onzième ---------- n mars, --------

vingt, ------------------

l' e Marie Anne Houde, épouse de Télesphore Gagnon.

Interrogé par Mtre. Arthur Fitzpatrick, Substitut du Procureur Général:-

Q. M. Couture, vous êtes constable provincial, n'est-ce pas?

R. Oui monsieur.

Q. Voulez-vous me dire si vous avez été chargé, en votre qualité de constable, de faire une enquête au sujet d'une accusation qui avait été portée contre la défenderesse ici présente?

R. Oui monsieur.

Q. Vous êtes-vous rendu à Ste-Philomène de Fortierville?

R. Oui monsieur.

Q. Est-ce vous qui avez arrêté l'accusée?

R. Oui monsieur.

Q. Si je comprends bien, vous avez arrêté son mari en même temps?

R. Oui monsieur.

Q. Maintenant, monsieur, après l'arrestation des accusés, voulez-vous me dire si vous avez fait certaines recherches dans leur maison, et voulez-vous produire les exhibits que vous avez rapportés avec vous à Québec?

R. Oui monsieur. Le quatorze février, le matin de l'arrestation, je me suis rendu à la résidence de l'accusée, dans la chambre de la petite Aurore, la défunte; la chambre était très malpropre; j'ai trouvé cette hart à environ cinq ou six pieds du lit.

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Q. Cette hart a déjà été produite par le docteur Marois, comme exhibit P.3 ?

R. Oui monsieur. Il m'a été aussi remis ce manche de hache qui a déjà été produit par le docteur Marois, comme exhibit P.1, et que je reconnais; ce manche de hache m'a été remis par le petit Gérard Gagnon, le petit garçon. Aussi le fouet qui a déjà été produit par le docteur Marois, comme exhibit P.2.

Q. Maintenant, M.Couture, voulez-vous nous dire si vous avez examiné la chambre dans laquelle l'enfant couchait?

R. Oui monsieur.

Q. Voulez-vous dire à la Cour dans quel état était cette chambre-là?

R. Elle était malpropre d'abord; et dans un coin, il y avait un petit lit avec très peu de paille; c'était son lit; de l'autre côté, il y avait une couchette en bois; il y avait seulement que des planches dessus, pas de matelas. A côté du lit, j'ai vu du sang sur le mur et sur le plancher.

Q. Maintenant, avez-vous apporté avec vous, M. Couture, et voulez-vous produire la paillasse sur laquelle l'enfant couchait, et autres objets?

R. Oui, j'ai apporté la paillasse sur laquelle l'enfant couchait, sa jaquette, qui sont maculées de sang, et un oreiller.

Q.Maintenant, est-ce que ces objets ont été produits par vous dans la cause du Roi contre Gagnon?

R. Oui monsieur.

Q. Et voulez-vous les produire dans cette cause-ci, la paillasse et l'oreiller comme exhibit P.4, la jaquette comme exhibit P.6, et un piqué comme exhibit P.5,?

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R. Oui monsieur.

Q. Maintenant, avez-vous trouvé autre chose dans la maison ou autour de la maison, M. Couture?

R. Non monsieur.

Q. Maintenant, M. Couture, voulez-vous me dire si vous êtes retourné depuis cette date-là, à Ste-Philomène, et si vous êtes en mesure de produire d'autres exhibits?

R. Oui monsieur.

Q. Quand êtes-vous retourné?

R. Je suis retourné le huit de mars courant.

Q. Est-ce que quelqu'un vous a remis certains exhibits?

R. Oui monsieur.

Q. Quelle est cette personne qui vous a remis ces exhibits?

R. C'est Marie-Jeanne qui m'a remis un tisonnier que je produis comme exhibit P.7, un fer à friser comme exhibit P.8, et une corde que je produis comme exhibit P.9.

Q. Y a-t-il autre chose?

R. Non monsieur.

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Transquestionné par Mtre.LouisLarue, de la part de l'accusé:-

Q. Vous avez constaté que c'étaient de pauvres gens chez qui vous êtes allé?

R. Ca m'a l'air de cultivateurs assez en moyens, sans connaître beaucoup.

Q. Vous avez l'occasion d'aller souvent chez des cultivateurs?

R. Oui monsieur.

Q. Il y en a qui sont propres, et d'autres malpropres?n'est-il pas vrai?

R. Oui monsieur.

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Q. C'est pas une chose extraordinaire de trouver une chambre malpropre comme ça, des fois?

R. Comme j'ai trouvé cette chambre-là, c'était extraordinaire.

Q. Vous avez dit que vous aviez constaté du sang, là, dans la chambre en question; est-ce qu'il y avait beaucoup de sang?

R. Oui monsieur.

Q. Qu'est-ce que vous entendez par beaucoup?

R. Des taches de sang partout par terre, et sur le lit, et sur le mur; Je l'ai constaté encore lundi; le sang n'était pas parti.

Q. Combien y avait-il de taches, à peu près?

R.J'ai pas compté.

Q. Est-ce que ça vous paraissait relativement récent, ça, ces taches-là, lors de votre première visite?

R. Ca m'a paru du sang.

Q.Je vous demande si ça paraissait récent.

R. Ca me paraissait du sang; c'était séché.

Q. Vous avez dit que la jaquette était maculée de sang, aussi? Est-ce qu'il y avait beaucoup de sang dessus?

R. Dans la partie basse, surtout, il y avait pas mal de sang.

Q. Il y en avait pas ailleurs?

R. J'ai pas fait une étude sur la jaquette; quand j'ai vuqu'il y avait du sang sur la jaquette, je l'ai apportée.

Q.Est-ce qu'il y en avait beaucoup?

R. J'ai vu deux ou trois marques de sang; peut-être qu'il y en avait plus.

Q. Est-ce que ça vous paraissait être frais, ça aussi?

R. A peu près comme l'autre; c'était sec.

Q. Vous ne savez pas si c'avait séché depuis longtemps, non plus?

R. Non monsieur.

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Source: ANQ, TP9, S1, SS1, SSS999, 1960-01-35769, 3B 023 03-05-002A-01, Cour du banc du roi, assises criminelles, district de Québec, Déposition de Lauréat Couture, enquête préliminaire de Marie-Anne Houde, mars 11, 1920, 4.

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