Consignes adressées au capitaine sir John Franklin ( 5 mai 1845 )

Par les commissaires responsables d’exécuter la charge de grand amiral du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande.

1. Le Gouvernement de Sa Majesté ayant jugé opportun de tenter une autre fois de réaliser la traversée par mer du passage du nord-ouest de l’océan Atlantique au Pacifique, duquel passage il ne reste qu’une petite portion à compléter, nous avons jugé approprié de vous nommer au commandement de l’expédition qui sera équipée pour cette tâche et qui consistera des navires de Sa Majesté « Erebus », sous votre commandement, accompagné du navire de Sa Majesté « Terror », son capitaine (Crozier) étant placé sous vos ordres par notre bon vouloir; vous serez aussi accompagné par le navire de ravitaillement « Barretto Junior » qui a reçu l’ordre de se mettre à votre disposition pour transporter une partie des provisions, des vêtements et autres fournitures.

2. En prenant la mer, vous devrez d’abord suivre la route que vous jugerez la plus propice, selon le vent et le temps, pour vous rendre avec diligence au détroit de Davis, le navire de ravitaillement vous accompagnant dans le détroit aussi loin que possible sans rencontrer d’obstacles créés par les glaces; vous vous assurerez de ne pas risquer que ce navire soit pris dans les glaces ou exposé à de violents contacts avec ces glaces; vous prendrez ensuite la première occasion de délester ce navire des provisions et du matériel qui se trouvent à son bord et qui doivent être utilisés par l’expédition et vous le renverrez en Angleterre, donnant à l’agent ou au maître les directives qui vous sembleront les plus appropriées à ce moment et profitant de l’occasion pour rédiger un rapport à notre secrétaire sur l’avancement de votre expédition.

3. Vous exécuterez ensuite vos ordres dans la baie de Baffin et vous vous rendrez dès que possible sur le côté occidental du détroit si, à cette étape, les glaces semblent en occuper principalement le côté oriental ou le centre; mais comme nous ne pouvons vous donner des instructions précises, la position des glaces pouvant varier d’une année à l’autre, vous devrez choisir le trajet le plus approprié sur la base de vos observations afin d’arriver rapidement au détroit mentionné plus haut.

4. Cependant, étant donné que nous avons équipé chaque navire d’un petit moteur à vapeur et d’une hélice qui ne devront être utilisés que pour pousser les navires dans les canaux entre les masses de glace en présence de vents contraires ou par temps calme, nous espérons que les difficultés qui se présentent généralement dans de telles conditions seront grandement évitées, mais comme la quantité de combustible à bord des navires doit, par nécessité, être minime, vous ne l’utiliserez qu’en cas de difficultés.

5. Le détroit de Lancaster et son prolongement par le détroit de Barrow ayant été navigués quatre fois sans obstacle par sir Edward Parry puis fréquemment par des baleiniers, vous n’y rencontrerez probablement aucun obstacle créé par les glaces ou des îles; et sir Edward Parry ayant aussi poursuivi sa route en ligne droite vers l’île Melville et en étant revenu avec peu ou prou de difficultés, nous espérons que le reste du passage jusqu’au détroit de Béring, environ 900 milles, sera aussi dégagé de tout obstacle; en continuant vers l’ouest, donc, vous ne vous arrêterez pas pour explorer quelque ouverture que ce soit au nord ou au sud du détroit, mais vous continuerez votre route vers l’ouest sans perdre de temps suivant une latitude d’environ 74 ¼ degrés jusqu’à ce que vous atteigniez la portion de terre où se trouve le cap Walker à environ 98 degrés ouest. De là, notre souhait est que vous tentiez tous les efforts pour pénétrer vers le sud et l’ouest aussi directement que possible vers le détroit de Béring, autant que le permettront la position et l’étendue des glaces ou l’existence de terres à présent inconnues.

6. Nous vous dirigeons vers cet endroit spécifique de la mer polaire, car il présente les meilleures perspectives d’accomplir le passage au Pacifique à cause de la magnitude inhabituelle et de l’état apparemment permanent de la barrière de glaces observée par le « Hecla » et le « Griper », en l’an 1820, au large du cap Dundas à l’extrémité sud-ouest de l’île Melville; et, en conséquence, nous considérons que ce serait une perte de temps de faire une autre tentative de ce côté; mais si votre progression dans la direction ordonnée devait être compromise par des glaces en apparence permanentes, et que vous observiez en passant l’embouchure du détroit, entre les îles Devon et Cornwallis, que le passage est ouvert et libre de glaces, nous vous demandons de bien évaluer, en tenant compte du temps déjà écoulé et des signes d’une fin hâtive ou tardive de la saison, si ce canal ne pourrait pas offrir une issue plus navigable à partir de l’archipel et un accès plus facile à une eau libre où ne se trouverait aucune île ni amoncellement pour arrêter et retenir les masses flottantes de glace; et si vous décidez de passer l’hiver près de ce lieu, votre expérience et votre réflexion personnelle guideront vos décisions sur la façon de procéder la saison suivante, à savoir procéder par le détroit déjà mentionné ou persévérer en direction sud-ouest, selon les consignes déjà données.

7. Vous êtes conscient, étant vous-même un des voyageurs compétents ayant déjà exploré la rive américaine de la mer polaire, que les groupes d’îles qui s’étendent de cette rive vers le nord à une distance encore inconnue ne s’étendent pas plus loin à l’ouest qu’au 120e degré de longitude ouest, et qu’au-delà, et jusqu’au détroit de Béring, on ne peut voir aucune terre sur la rive américaine de la mer polaire.

8. Si vous aviez la chance d’effectuer le passage par le détroit de Béring, vous devrez alors continuer vers les îles Sandwich pour remettre les navires en état et permettre à l’équipage de reprendre des forces; et si, au cours de votre séjour en ce lieu, vous aviez une occasion d’envoyer un de vos officiers ou des dépêches en toute sécurité en Angleterre par Panama, vous devrez vous prévaloir d’une telle occasion pour nous envoyer des détails sur vos progrès et vos découvertes aussi complets que le permettra la nature du moyen de transmission et, dans l’éventualité où une telle occasion ne se présenterait pas au cours de votre séjour aux îles Sandwich, vous devrez alors vous rendre au Panama avec les deux navires sous votre commandement, y débarquer un officier avec ces dépêches en lui donnant l’ordre de les apporter le plus rapidement possible en Angleterre, selon les conseils que vous prodiguera notre Consul au Panama, et vous reviendrez ensuite le plus rapidement possible en Angleterre en passant par le cap Horn.

9. Si, à toute période de votre voyage, la saison était si avancée qu’il devenait périlleux de naviguer et que la santé de vos équipages, l’état des navires et les circonstances devaient s’unir pour vous inciter à hiverner dans ces régions, vous devrez alors déployer tous vos efforts pour découvrir dans ces régions un port abrité et sans danger où les navires pourraient mouiller en sécurité pour l’hiver, prenant les mesures nécessaires pour assurer la santé et le confort des personnes sous votre responsabilité et du matériel qui vous a été fourni pour le logement sur les navires; et si vous deviez juger opportun d’avoir recours à cette mesure et que vous deviez rencontrer des habitants, que ce soient des Esquimaux ou des Indiens, près de l’endroit où vous hivernez, vous devrez alors prendre tous les moyens pour cultiver leur amitié en leur faisant cadeau de tels articles qui vous auront été donnés à cet effet et qui pourraient leur être utiles ou agréables; vous devrez cependant faire ce qu’il faut pour ne pas être surpris par eux, mais prendre toutes les précautions et être constamment sur vos gardes contre tout acte hostile; en offrant des récompenses sous la forme que vous jugerez la plus appropriée, vous devrez les persuader de livrer à n’importe quel établissement de la Compagnie de la Baie d'Hudson un compte rendu de votre situation et de vos progrès, incluant une requête que ce compte rendu soit envoyé en Angleterre le plus rapidement possible.

10. Dans une entreprise comme celle décrite, une grande partie des décisions doit être laissée à la discrétion du commandant et, comme les buts de cette expédition vous ont été expliqués en détail et que vous possédez déjà une grande expérience des tâches requises, nous sommes convaincus que nous ne pouvons faire mieux que de nous laisser guider par votre jugement pour décider, dans l’éventualité où vous ne pourriez faire le passage cette saison, si vous devrez hiverner sur la côte et poursuivre l’exploration la saison suivante à cause des espoirs ou des attentes que vos observations vous auront permis d’entrevoir ou revenir en Angleterre pour nous faire un compte rendu de ces observations, en ayant toujours en pensée notre grande préoccupation pour votre santé, votre confort et votre sécurité et ceux de vos officiers et de vos membres d’équipage; vous prendrez le temps de soupeser les avantages d’entreprendre la nouvelle saison alors que vous seriez déjà sur place avec les souffrances qui devront être endurées au cours de l’hiver, le non-renouvellement de vos provisions et l’absence de remise à neuf des navires, toutes choses auxquelles il pourrait être remédié si vous reveniez en Angleterre.

11. Il est de notre devoir de vous prévenir de ne pas tolérer que les deux vaisseaux placés sous votre commandement soient séparés, sauf dans l’éventualité d’un accident ou par une nécessité incontournable, et nous vous demandons de maintenir une communication ouverte et sans réserve avec le commandant du « Terror », lui accordant votre plus grande confiance et le tenant périodiquement au courant de la teneur générale de vos ordres, de vos opinions et de vos intentions afin que la tâche à accomplir puisse profiter pleinement de vos efforts combinés; et que, dans l’éventualité d’une séparation inévitable ou d’un accident qui pourrait vous arriver, le capitaine Crozier puisse avoir l’avantage de connaître, jusqu’au dernier moment où il était possible de les lui transmettre, toutes vos idées et intentions concernant l’achèvement satisfaisant de cette fascinante entreprise.

12.Nous recommandons également l’échange fréquent d’observations entre les deux navires; que toute découverte scientifique faite par un de vous soit communiquée à l’autre aussi rapidement que possible afin qu’il puisse en bénéficier et que cela puisse guider ses décisions quant aux observations futures et augmenter la probabilité que les observations faites par les deux navires soient préservées.

13. Nous avons fait installer une grande variété d’instruments très utiles à bord des navires sous votre commandement et dont vous recevrez une liste et que vous aurez l’entière responsabilité de rapporter; parmi ceux-ci se trouvent des instruments jouissant des plus récents perfectionnements pour observer le magnétisme terrestre; il est particulièrement souhaitable en ce moment et fortement recommandé par le président et le Conseil de la Société royale d’obtenir les observations faites dans la mer polaire nordique en collaboration avec les observateurs qui en ce moment utilisent des techniques identiques dans des observatoires magnétiques établis par l’Angleterre dans ses territoires lointains et, par l’exercice de son influence, dans d’autres parties du monde; et cette collaboration est d’autant plus souhaitable cette année que ces splendides établissements, qui apportent tant d’honneur aux nations qui les ont mis en place avec enthousiasme et à grands frais, cesseront leurs activités. Les seules observations magnétiques partiellement obtenues dans les régions arctiques datent maintenant d’un quart de siècle et il est connu que ces phénomènes sont sujets à de considérables changements séculaires. Le colonel Sabine a aussi affirmé que les instruments et les méthodes d’observation se sont tellement améliorés que la précision des observations faites précédemment ne peut se comparer avec celles qui seraient faites aujourd’hui; et il conclut en observant que le passage par la mer polaire permettrait de parachever une tâche importante, soit le levé magnétique du globe.

14. Étant donné l’importance de ce sujet, nous avons jugé opportun de demander au lcol Sabine de bien vouloir partager ses connaissances inestimables avec le commandant Fitzjames et nous vous commandons conséquemment de mettre cet important domaine scientifique sous la responsabilité directe du commandant Fitzjames; et puisque plusieurs autres officiers ont également acquis de telles connaissances à Woolwich, vous vous assurerez de noter chaque jour à bord des navires pendant que vous êtes en mer (et lorsque le temps ou autres circonstances vous le permettront) les observations concernant la variation, l’inclinaison et l’intensité magnétiques, ainsi que la température de l’air et celle de la mer en surface et à différentes profondeurs à l’endroit de ces observations; vous vous assurerez aussi de faire ces observations lorsque vous serez dans un port ou lors d’autres occasions favorables, ce qui permettra d’évaluer l’effet du fer qui se trouve sur les navires sur les résultats obtenus en mer et d’en tenir compte.

15. Si les navires venaient à être emprisonnés dans les hautes latitudes en hiver, nous avons fourni à l’expédition un observatoire portable et des instruments similaires à ceux utilisés dans les observatoires magnétiques et météorologiques fixes mis sur pied dans plusieurs colonies britanniques par le gouvernement de Sa Majesté.

16. C’est notre souhait que, dans l’éventualité d’un tel emprisonnement, des observations soient faites avec ces instruments, selon le système adopté dans les observatoires mentionnés, et des consignes détaillées seront fournies à cet effet qui, avec les connaissances acquises à Woolwich, fourniront, nous en sommes confiants, tous les conseils requis pour de telles observations, qui dépendront de l’endroit où elles seront faites, de l’intérêt particulier qu’elles représentent et d’une grande connaissance théorique.

17. Nous vous avons également fourni des instruments qui serviront spécifiquement à l’observation de la réfraction atmosphérique à très basses altitudes dans l’éventualité où l’expédition serait emprisonnée à hautes latitudes en hiver; sur ce sujet des consignes particulières seront également fournies et vous y ajouterez toute autre observation météorologique qui pourrait vous sembler utile; vous profiterez aussi des occasions qui se présentent pour sonder la profondeur de la mer et la nature du fond, l’élévation, la direction et la puissance des marées ainsi que la nature et la vélocité des courants.

18. Et vous devez comprendre que bien que la traversée du passage de l’Atlantique au Pacifique soit l’objectif principal de cette expédition, établir la véritable position géologique des différents points de terre près des endroits où vous pourriez passer, en autant que cela peut se faire sans ralentir les navires dans leur progression vers l’ouest, et faire toute autre observation que vous pourriez avoir l’occasion de faire en histoire naturelle, doivent être considérés comme étant inestimables et intéressants, et vous devrez aviser tous les officiers sous votre commandement que ces points sont des objets de grand intérêt et de grande importance.

19. Dans le but non seulement d’évaluer la nature des courants dans les mers arctiques, mais aussi d’augmenter les chances d’avoir des nouvelles de vos progrès, nous souhaitons que, fréquemment, après avoir passé le 65e degré nord de latitude, et une fois par jour lorsque vous naviguerez dans un courant dont vous connaissez la nature, que vous jetiez par-dessus bord une bouteille ou un cylindre en cuivre complètement scellé qui contiendra une feuille donnant la date et la position de son lancement et vous donnerez des ordres similaires au commandant du « Terror » qui devront être exécutés dans l’éventualité d’une séparation; et dans ce but, nous nous sommes assurés de fournir à chaque navire du papier sur lequel est imprimé, dans plusieurs langues, une demande à quiconque trouve cet objet de faire ce qu’il faut pour transmettre l’information à ce bureau.

20. Vous devrez prendre tous les moyens à votre disposition pour recueillir et préserver des spécimens des royaumes animal, minéral et végétal, si les circonstances le permettent sans causer de retard, et concernant les animaux de plus grande taille, vous devrez vous assurer que des dessins précis en soient faits accompagnés de descriptions détaillées. Dans cela, ainsi que dans tous les aspects de votre devoir scientifique, nous avons confiance que vous recevrez l’assistance des officiers sous votre commandement, dont plusieurs nous ont été présentés comme possédant les qualifications requises dans ces domaines.

21. Dans l’éventualité d’un accident irréparable à un des deux navires, vous devrez vous assurer que les officiers et l’équipage du navire endommagé soient transférés dans l’autre, vous continuerez le voyage avec ce seul navire ou vous rentrerez en Angleterre, selon ce que dicteront les circonstances, étant entendu que les officiers et les membres d’équipage des deux navires sont par la présente autorisés et requis de continuer à s’acquitter de leurs tâches selon leurs rangs et leurs postes respectifs à bord d’un ou l’autre navire auquel ils pourraient être transférés, si une telle circonstance devait survenir. Si, malheureusement, votre propre navire devait être endommagé, vous prendrez dans ce cas le commandement du « Terror » et dans l’éventualité d’un accident mortel qui vous arriverait, le capitaine Crozier est par la présente autorisé à prendre le commandement de l’« Erebus » et à nommer l’officier le plus haut placé dans la hiérarchie aux commandes du « Terror ». Également, dans l’éventualité où vous seriez dans l’incapacité, que ce soit à cause d’une maladie ou d’une autre circonstance, de concrétiser ces consignes pour la période requise, vous devrez les transférer à l’officier dont le rang suit immédiatement le vôtre dans l’expédition, qui est par la présente requis de les exécuter du mieux possible afin d’atteindre les divers objectifs qui sont ici exposés.

22. Lorsque vous exécuterez les tâches requises dans ces consignes, vous devrez prendre chaque occasion qui s’offre d’informer notre secrétaire de vos progrès et, à votre arrivée en Angleterre, vous devrez vous rendre immédiatement à ce bureau dans le but de nous donner un compte rendu détaillé de l’ensemble de votre voyage, en prenant soin avant de quitter le navire de demander à vos officiers, aux officiers mariniers et à toutes les autres personnes à bord de vous remettre les journaux de bord et les registres qui auront été tenus ainsi que les dessins et les cartes qui auront été produits, le tout scellé, et vous donnerez de telles consignes au capitaine Crozier et à ses officiers. Ces journaux de bord, registres et autres documents seront par la suite utilisés de la façon dont nous le jugerons opportun.

23. Dans l’éventualité où l’Angleterre entrerait en conflit avec toute autre puissance pendant votre absence, vous devez néanmoins comprendre clairement que sous aucun prétexte vous ne devez commettre un acte hostile quel qu’il soit, l’expédition sous votre commandement étant uniquement vouée à la découverte et à la science, et cela étant la pratique de toutes les nations civilisées de considérer ces vaisseaux ainsi utilisés comme étant exclus des opérations liées à la guerre; et, ayant cette certitude, nous avons confiance que vous recevrez toute assistance requise des navires ou des sujets de toute puissance étrangère aux mains desquelles vous pourriez vous retrouver; une demande spéciale à cet effet a été faite aux gouvernements respectifs.

Fait sous nos signatures, ce 5e jour de mai 1845.

(signé) Haddington.

G. Cockburn

W. H. Gage

Sir John Franklin, K. C. H.

Capitaine du HMS « Erebus » à Woolwich

Sur ordre de Ses Seigneuries.

(signé) W. A. B. Hamilton

Illustrations des sources (5)

À propos de ce document

  • Auteur: Haddington, First Lord of the British Admiralty, G. Cockbrun, W.H. Gage
  • Publication: Accounts and Papers 3: Army, Navy and Ordnance, Session 18 November 1847 – 5 September 1848, Return to an Address of the Honourable the House of Commons, dated 21 March 1848
  • Publié par: House of Commons
  • Archive: Université de Manitoba bibliothèque collections spéciales
  • Collection: Arctic Blue Books
  • Numéro de référence: arctic_1848a_3-7
  • Lieu: Londres
  • Date: 5 mai 1845
  • Page(s): 3-7
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