LA TRAGÉDIE DES DONNELLY.

Début du procès devant le juge Armour.

James Carroll jugé pour le meurtre de Mme Donnelly.

Lundi, 4 oct. 1880.
Les audiences ont débuté à 10 h 30 ce matin. L’événement principal de la journée a été le procès de James Carroll pour le meurtre de Judith Donnelly.

Les circonstances de l’affreuse tragédie de ce matin de tempête de février, qui ont été à l’époque décrites en toutes lettres aux lecteurs de l’ADVERTISER, et les arrestations subséquentes de nombreuses personnes sous inculpation d’avoir commis le plus odieux et le plus noir des crimes ayant jamais entaché la bonne réputation de notre noble Dominion, sont assez récentes dans l’esprit de nos lecteurs pour qu’il ne soit pas nécessaire de les rappeler aujourd’hui. L’on se souviendra que durant les années précédant le tragique événement, une querelle amère existait entre la famille Donnelly et certains de leurs voisins, ce qui donnait lieu à nombre de rapines et de dommages malveillants aux biens appartenant à l’une ou l’autre partie. De tels incidents ne pouvaient connaître qu’une issue : la division des résidants de la localité où vivaient les Donnelly, connue sous le nom de Roman Line et ceux de la concession voisine, la Cedar Swamp Line, en deux factions, les Donnelly et les anti-Donnelly. Quelque temps avant le meurtre, l’animosité entre les factions est graduellement devenue plus acharnée et meurtrière, et cette augmentation est sans doute due, du moins d’un côté, à la formation d’un comité de vigilance, que les Donnelly croyaient, à tort ou à raison, être spécialement et exclusivement dirigé contre leur famille. Le pire des crimes de Biddulph a probablement été précipité par l’incendie des granges et des récoltes de Patrick Ryder quelques jours avant le massacre tragique qui a suivi. Il s’est avéré que dans la nuit du 3, la maison de comté du père Donnelly était occupée par James Donnelly, père, et Judith Donnelly, les parents et fondateurs de la famille Donnelly à Biddulph; Tom Donnelly, leur fils, un jeune homme robuste et actif d’environ vingt ans; Bridget Donnelly, une jolie cousine de ce dernier qui n’était arrivée que depuis peu d’Irlande pour chercher fortune au Canada, et Johnny O’Connor, un garçon intelligent d’environ treize ans, qui y passait justement la nuit et qui est le seul témoin oculaire du carnage. À un moment pendant la nuit, un groupe d’hommes ont pénétré dans la maison et, de sang-froid, ont brutalement assassiné les occupants à l’exception du jeune O’Connor qui, dans la mêlée, s’est caché sous le lit et a échappé à l’œil des meurtriers. Peu de temps après, John Donnelly, un autre fils, qui se trouvait cette nuit-là chez son frère William, environ trois miles plus loin à Whalen’s Corners, a répondu à la porte et a reçu un tir fatal de deux hommes qui l’ont confondu avec son frère William, pendant qu'un groupe nombreux gardait les autres portes et fenêtres. [...]

Source: Unknown, "The Donnelly Tragedy," London Advertiser, octobre 4, 1880.

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