Lettre de William Donnelly à William Thompson

A

Lucan, 12 janv. 74

M. W. Thompson
Cher Monsieur,

Je m’adresse aujourd'hui à vous d’une manière plus polie que je ne l’ai fait vendredi soir. Je ne passerai pas par quatre chemins pour vous dire que j’étais moi-même parmi la foule dans le seul but d’avoir la preuve que vous avez tenu de mesquins et vils propos envers votre fille qui n’a jamais mérité ça, du moins pas à cause de moi et maintenant cher monsieur sachez bien que je me vengerai au risque de faire des victimes dans nos deux familles, chose qui ne se produira pas j’en suis sûr puisque j’ai [assez de pouvoir?] dans n’importe quelle ville ou presque pour mener à bien ma mission sans aucune difficulté sinon quelque recours à la loi de votre part, ce qui ne me dérange pas, car j’ai assez d’argent pour me sortir de tout. Cher Monsieur en premier lieu je vais vous montrer combien vous aviez tort de dire que votre fille et moi nous nous écrivions je la défie d’ailleurs d’affirmer qu’une telle chose ait même eut lieu et deuxièmement vous avez eu tort de me traiter d’enfant de chienne et que certains de vos fils étaient de votre avis. Parlant de vos fils, il y en a un avec lequel j’aimerais être ami pour toujours mais si jamais l’envie vous prenait de mettre leurs muscles ou ceux de W. Tooley à l’épreuve j’aimerais que vous ou l’un de vos humbles serviteurs m’en avertissiez et nous tenterons de vous accommoder. Mais mon cher Monsieur je suis d’avis que de tous vos proches, qu’ils le soient de de [sic] naissance ou par alliance, il n’y en a que deux qui ont de l’honneur je tairai les noms à présent mais dirai seulement que vous n’êtes pas de ceux-là.

Pendant le long séjour de votre fille à Biddulph je défie elle ou qui que ce soit de dire qu’il a été question de mariage entre nous et pour cette raison j’aimerais savoir pourquoi vous l’avez malmenée et pourquoi vous avez parlé de moi de cette façon comme le prouve la lettre que j’ai en ma possession. Cher ami soyez prêt à me recevoir moi et mes comparses avant longtemps si vous réussissez comme vous le dites à [envoyer] votre bande à Kingston. D’autres sont prêts à aller jusqu'au bout pour moi et vieil ami je veux que vous ayez bien en tête que même si cette affaire doit avoir lieu alors que nous nous rendons à l’église je peux réunir autant d’hommes qu’il me faut alors vous feriez bien mieux de ne plus vous attirer d’ennuis une bonne fois pour toutes. Votre fils William a tenu dernièrement des propos que je n’oublierai jamais et s’il veut habiter en paix sur la Roman line, vous feriez mieux de lui dire d’être un peu plus prudent parce que j’ai de l’argent et une foule de bons hommes pour assurer ma sécurité dans tous mes agissements. Mes sincères hommages à votre fille.
Répondez si vous le souhaitez.

Bien à vous, (Signé) W.D.D.R.

Source: National Archives of Canada, William Donnelly Fonds, MG29 C72, William Donnelly, Letter to William Thompson , janvier 12, 1874.

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