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Les pertes encourues lors de l’incendie

Quelque 45 maisons, boutiques et magasins ont été détruits dans l’incendie. Dès le lundi 12 avril, quelques-uns des plus importants marchands se sont présentés au greffe, rue Notre-Dame, pour faire enregistrer leurs pertes. Comme le très riche marchand Pierre de Lestage, ils ont décrit au greffier comment ils ont vécu l’incendie, ce qu’ils ont perdu et surtout la valeur monétaire qu’ils accordent aux marchandises ou aux documents incendiés. L’inscription au registre du greffe est primordiale pour eux, car elle les protège de possibles poursuites de la part de leurs associés en France ou ailleurs sur le vaste territoire de la Nouvelle-France.

Les fonctionnaires aussi ont des pertes à déclarer. Le notaire Gaudron de Chèvremont veut que tous sachent qu’il a perdu des comptes, des lettres, des factures et autres documents de ce type. Le procureur du roi, François Foucher, a fait enregistrer la perte des documents relatifs à une poursuite contre un créancier. Le trésorier du roi, Bérey des Essars, a perdu une grande partie des fonds qui servent à financer les travaux et les dépenses du roi dans cette ville de garnison.

Bien sûr, les plus pauvres ont tout perdu, n’ont plus rien à protéger et n’ont rien à déclarer. À l’opposé, une grande dame s’inquiète du fait que ses filles aient perdu toutes leurs robes et ne puissent plus vivre selon leur statut social.

Quant aux religieuses hospitalières – réfugiées à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours – leurs pertes sont évaluées par l’ingénieur Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry. Il a dressé pour le roi, une liste détaillée du contenu de leur hôpital, de leur chapelle et de leur couvent, et a fourni une estimation des coûts de la reconstruction.

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