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Demande de M. Ruette d’Auteuil pour faire venir des esclaves noirs au Canada, 1689.

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Mémoire concernant les affaires de Canada. [...]

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La manufacture des bois, soit par le moyen des moulins a scies ou autrement et mesme la culture des terres seroit encore propre a faire des retours en france et dans les Isles de L’Amerique, mais comme pour reussir dans ses sortes d’entreprises, il faut avoir quelque avance, et que les domestiques sont d’une rareté et charté extraordinaire ils ruinent tous ceux qui osent faire quelque entreprise.

Pour y remedier on croit que sil plaisoit au Roy accorder la permission d'avoir dans ledit pays des esclaves negres ou autres comme il luy a plu de l’agréér aux Isles de l’amerique, se seroit le meilleur moyen pour reussir en toute

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sorte de manufacture joint aux graces quil auroit la bonté d’accorder a ceux qui se porteroient au bien et a l'augmentation dudit Pays.

Que si on objecte que les Negres n’y vivront pas a cause du froid, l'experience fait voir le contraire puisqu'il y n'a eü qui s’y sont parfaitement bien porté pendant plusieurs années et que les Anglois en ont en grande quantité a la nouvelle Angleterre, et qu'il y en a un grand nombre en Hollande.

Ses Sortes de negres sont propres a touttes sortes de travaux et comme ils ne coutent que le prix de le prix achat, leur vestement et le norriture, rien ne peut empecher qu'on ne fasse de grandes entreprises avec eux parce qu'on ne peut y perdre que le travail.

Leur vestement sera de peau de Castor qui, par sa fourrure, les empechera de sentir les incommodités de l'hiver et qui ne coustera que peu parce qu’en s’en servant il l’engrisseront [l'engraisseront] et ainsy ils l'augmenteront de prix.

Source: France. Archives nationales, Fonds des Colonies. Série C11A. Correspondance générale, Canada, vol. 10, fol. 344-345v, Ruette d'Auteuil de Monceaux, François-Madeleine-Fortuné, Mémoire sur le Canada, 1689.

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